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Cinq questions sur la hausse des frais bancaires

Les frais bancaires ont encore augmenté en 2016. Un moyen pour les banques de compenser la faiblesse des taux d'intérêts. 

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Les frais bancaires ont encore augmenté en 2016, selon une étude publiée par "Le Parisien", le 6 octobre 2016. (MAXPPP)

Année après année, ils ne cessent de s'envoler. En 2016, les frais bancaires ont encore augmenté, révèle Le Parisien, jeudi 6 octobre. Sur les douze derniers mois, l'UFC-Que Choisir relève une hausse moyenne de 2,2%. Et, sur les cinq dernières années, les augmentations sont parfois spectaculaires, selon une étude* réalisée par le site Choisirmabanque.com et relayée par le quotidienFranceinfo revient en cinq questions sur le coût de ces frais bancaires.

Quelles sont les principales hausses ? 

La carte internationale à débit immédiat. La Société générale et la BNP Paribas arrivent en tête du palmarès. Dans ces deux établissements bancaires, il faut débourser 44,50 euros pour une carte internationale à débit immédiat, soit une hausse de +11% sur cinq ans. Les plus fortes hausses concernent ensuite la Banque populaire, avec +10% et des coûts annuels compris entre 38 et 46 euros selon les caisses régionales. Plus 10% aussi sur cinq ans pour la Caisse d'épargne, avec un coût moyen, selon les caisses, de 39,90 euros par an. 

Les frais de tenue de compte. Ces frais sont apparus seulement en 2016 chez certaines banques, comme BNP Paribas (30 euros par an) ou la Société générale, (24 euros par an). D'autres banques faisaient déjà payer des frais de tenue de compte. Mais ceux-ci ont explosé ces dernières années. Ainsi, on note en moyenne une hausse de 213% sur cinq ans au Crédit agricole et de plus de 166% à la Banque populaire. Des chiffres qui varient néanmoins selon les caisses régionales, de 0 à 30 euros par an au Crédit agricole et de 0 à 32,40 euros à la Banque populaire.

Les cinq retraits par mois hors réseau. L'évolution sur cinq ans des frais liés aux retraits hors réseau est très variable selon les banques. Ainsi, à la BNP Paribas et à la Banque postale, on relève une hausse de 100% sur cinq ans, avec respectivement un coût annuel de 24 euros et de 7,80 euros. A la Banque populaire, la hausse est de 41%, avec un coût annuel moyen de 16,19 euros selon les caisses. Exception : le Crédit mutuel, où ce type de frais a baissé de 1%, avec un coût annuel moyen de 12,64 euros.

Comment les banques se justifient-elles ?

Pour Baudoin Choppin de Janvry, directeur conseil ­industrie financière secteur ­banque de ­détail chez Deloitte , ces frais bancaires sont justifiés. "Le modèle des banques en ligne a pu laisser penser que les services bancaires étaient gratuits. Mais en réalité, c’est une fausse idée, il n’y a aucune raison à cela. Il n’est pas anormal de régler quelques euros par mois à sa banque, c’est largement inférieur à ce que l’on débourse pour un accès Internet/téléphone", explique-t-il au Monde. 

Les justifications sont à "géométrie variable", dénonce de son côté l'UFC-Que Choisir, certaines banques mettant en avant la sécurisation des comptes.

Pourquoi de telles augmentations ?

"Les banques sont sous pression à cause des contraintes des régulateurs qui leur imposent une limitation de leurs frais et une consolidation de leurs fonds propres. Et, avec des taux bas et des clients qui renégocient leur crédit, elles gagnent moins d'argent sur les prêts bancaires", explique au Figaro Guillaume Clavel, le président de Panorabanques.com. 

Par ailleurs, les banques françaises de détail souffrent particulièrement. "Nous avons beau avoir des volumes d'activité qui augmentent, les revenus stagnent, voire décroissent... ", explique aux Echos Philippe Bordenave, directeur général délégué de BNP Paribas.

Les banques en ligne sont-elles plus intéressantes ?

Les banques en ligne se démarquent puisqu'elles ne facturent, en principe, ni frais de tenue de compte, ni frais de retrait. En outre, elles offrent la carte. Néanmoins, il faut pouvoir justifier d’un minimum de revenus pour être éligible à leurs services ou pour obtenir une carte bancaire gratuite.

De plus, pour appâter de nouveaux clients, toutes offrent régulièrement la somme de 80 euros pour une ouverture de compte, rappelle Le Monde. Mais ces banques restent minoritaires. "Selon Bain & Company, les ­banques en ligne détenaient, fin 2014, 2% de part de marché en tant que banque principale, c’est-à-dire dans laquelle on domicilie ses revenus", précise le quotidien.

Quels conseils faut-il suivre ?

Si vous n'êtes pas prêt ou qu'il ne vous est pas possible d'opter pour une banque en ligne, Le Parisien donne quelques conseils pour réduire votre facture. Le premier est de comparer les prix entre les banques. "Il n'y a pas de secret, il faut faire jouer la concurrence, et se renseigner sur les tarifs des uns et des autres", explique Matthieu Robin, chargé de mission à l'UFC-Que choisir, spécialiste des banques.

Et puis, il faut négocier. "Lorsque les banques en ligne ont lancé des offres avec la carte gratuite, les banques de réseau ont proposé gratuitement des Visa Premier pour rester compétitives", signale au Parisien Romain Espinasse, le responsable banque et placements chez Choisir-ma-banque.com.

* <Etude réalisée le 3 octobre 2016 à partir des plaquettes tarifaires de 130 banques en France métropolitaine.

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