Chez Amazon, des conditions de travail dignes de Zola
Des employés sous-payés obligés de parcourir jusqu'à 22 kilomètres par jour pour transporter les produits à expédier d'un bout de l'entrepôt à l'autre, d'autres qui risquent leur place pour une journée d'arrêt maladie, des horaires de travail infernaux... L'enquête du Sunday Times au coeur du système Amazon est édifiante.
Si vous avez commandé une console de jeux pour Noël, sachez que chez Amazon UK, les employés en emballent 140 par heure. A l'approche de Noël, on travaille 7 jours sur 7 et même la nuit dans l'un des quatre entrepôts britanniques du géant du shopping online. Besoin de faire une pause ? A peine deux arrêts de 15 et 20 minutes sont autorisés dans la journée. Et les employés sont contraints de demander à leur supérieur hiérarchique la permission de s'absenter de leur poste pour aller... aux toilettes.
Rentabilité oblige, un système radical de prime a été mis en place en fonction des quotas de production réalisés par les équipes. Si un des membres de l'équipe n'atteint pas son quota, c'est toute l'équipe qui est pénalisée.
Et pour empêcher que les arrêts de travail ne se multiplient, les dirigeants de l'entreprise ont une technique infaillible: chaque employé interimaire dispose d'un total de 6 points. Chaque jour de maladie (même justifié par une note du médecin) coûte un point. Une fois les points épuisés, c'est la porte.
Et pour corser le tout, à la fin d'une semaine de travail de 7 jours et une nuit, la paye s'élève péniblement à 7,50 euros horaires. Mais si l'employé veut rentrer chez lui en bus, il lui en coûtera 8,50 euros, Amazon n'assurant pas le transport de et jusqu'à son immense entrepôt situé dans une zone industielle du Bedfordshire.
A la lecture de l'article du Sunday Times, les dirigeants d'Amazon UK ont répliqué que la multiplication des heures de travail s'expliquait par le besoin de satisfaire ses millions de clients, "pour qu'ils recoivent leurs cadeaux à temps pour Noël".
Anne Jocteur Monrozier
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