Carburants : la baisse du prix du brut "pas ou peu" répercutée à la pompe, selon la répression des fraudes
Tandis que les plus pessimistes (ou réalistes) envisagent désormais le litre de sans-plomb à 2 euros comme une fatalité, le gouvernement, lui, multiplie les annonces visant à rassurer les automobilistes et les routiers. Pas question de laisser la récente envolée des prix des carburants plomber le moral et le budget des conducteurs, et plus particulièrement de ceux pour qui la route est un outil de travail.
Le 11 avril dernier, la ministre de l’Economie sortait de sa réunion à Bercy avec les professionnels du secteur avec de bonnes nouvelles. " Les acteurs de la filière pétrole ont accepté de contribuer à la réduction de la facture pétrolière des Français ", assure alors Christine Lagarde. Une contribution de la filière pétrolière à hauteur de 115 millions d'euros pour financer une revalorisation du barème kilométrique des contribuables. La ministre de l'Economie souligne également qu'il n'y a pas eu d'augmentation abusive des marges du secteur et que les stations-service respectent bien les règles d'affichage des prix.
Les règles d’affichage peut-être. Mais la filière répercute-t-elle vraiment les baisses du prix du brut, quand il y en a, en bout de chaîne ? Selon un rapport exclusif de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes révélé ce matin par le Parisien/Aujourd’hui en France, la réponse est non. Le document souligne notamment que le prix du baril de brent a baissé de 8,48% durant la première quinzaine du mois de mai (le baril de Brent de la mer du Nord après avoir dépassé les 120 dollars mi-avril est retombé actuellement à 115 dollars). Or, selon la DGCCRF, la baisse potentielle a été répercutée à la pompe "dans la proportion de 50 à 70% suivant les réseaux" pour le gazole. Quant au sans-plomb, elle "n’a pas ou peu été répercutée", souligne le rapport.
Alors hier, Christine Lagarde a haussé le ton : "si nous ne recevons pas des explications appropriées qui justifient le non respect de l'engagement des pétroliers, nous prendrons des mesures ", prévient la ministre de l’Economie, répétant la fermeté "extrême" du gouvernement. Quelles mesures ? Pour le moment, le gouvernement ne le dit pas.
Cécile Mimaut, avec agences
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