Nicolas Sarkozy tacle ses prédécesseurs depuis Bruxelles
Le président français, qui mise sur la scène internationale pour remonter dans les sondages, a déploré dimanche lors du sommet européen, le fait que les dirigeants européens actuels doivent traiter les conséquences des choix des anciens dirigeants.
"Nous, nous avons à gérer les conséquences de ceux qui ont fait entrer un certain nombre de pays qui n'étaient pas prêts dans la zone euro et qui ont relâché la discipline" budgétaire, a déclaré Nicolas Sarkozy en marge du sommet. L'Espagne, le Portugal et l'Italie ont rejoint la zone euro en 1999 tandis que la Grèce a adopté la monnaie commune en 2001. En France, Jacques Chirac était président de la République et le gouvernement était dirigé par le socialiste Lionel Jospin.
"Je n'ai pas le souvenir que la chancelière (allemande Angela) Merkel et moi, nous étions déjà aux responsabilités au moment où tous ces pays ont choisi d'être endettés et même au moment où a été décidé de faire entrer en Europe, et même dans la zone euro, des pays qui ne répondaient à aucun des critères qui étaient demandés à l'époque", a insisté M. Sarkozy.
Aujourd'hui, "Mme Merkel est responsable de l'Allemagne, je suis responsable de la France. Nous nous retrouvons aujourd'hui à devoir prendre des décisions en faveur de pays pour lesquels nous n'avons pas été élus. Et chacun peut comprendre que cela pose aussi des problèmes démocratiques", a également fait remarquer le président français. "Notre mandat n'est pas de gérer ces pays et pourtant, nous devons leur demander de faire des efforts", a-t-il dit. Mais "si l'Allemagne et la France n'avaient pas décidé d'assumer leurs responsabilités, où en serait-on aujourd'hui?", s'est-il justifié.
Tensions entre Nicolas Sarkozy et David Cameron
Nicolas Sarkozy s'en serait pris aussi pris au Premier ministre britannique, David Cameron, lors du sommet européen sur la dette, selon la presse britannique.
"Nous en avons assez de vous entendre nous critiquer et nous dire ce que nous avons à faire", aurait dit le président français à M. Cameron, selon le Daily Telegraph et The Guardian, citant des sources diplomatiques."Vous dites détester l'euro, vous n'avez pas voulu le rejoindre et maintenant vous voulez vous ingérer dans nos réunions", aurait ajouté M. Sarkozy.
De son côté, le Times de Londres a fait état d'une altercation sans en préciser les détails.
La grogne est montée dimanche parmi les dix Etats de l'UE non membres de la zone euro, Grande-Bretagne en tête, qui se plaignent de la volonté croissante des Etats utilisant la monnaie commune de prendre des décisions sans les consulter.
Les Britanniques ont ainsi exigé et obtenu qu'un autre sommet réunissant tous les pays de l'UE soit aussi convoqué mercredi à Bruxelles.
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