Germanophobie : Hollande répond à Juppé qui dénonçait les socialistes
Alain Juppé a dénoncé vendredi 2 décembre les socialistes qui "prennent les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie". François Hollande a fait savoir que la gauche ne devait pas "ranimer des relents anti-allemands".
Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a dénoncé, dans un communiqué, vendredi 2 juillet l'utilisation par les socialistes de mots comme "nationalisme allemand, politique à la Bismarck, droite prussienne". Dans un communiqué, il a affirmé que "l'emploi de ces termes fait froid dans le dos".
Alain Juppé a ajouté qu'il est "honteux, par hargne partisane, de fragiliser notre acquis le plus précieux : la réconciliation, l'amitié franco-allemande".
Réagissant à ces propos, le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, a affirmé que "la gauche ne doit pas, en aucune façon, ranimer des relents, et des sentiments anti-allemands" et "le couple franco-allemand est plus que jamais nécessaire pour sortir de la crise en Europe".
Il a ajouté que "François Hollande en est convaincu et le dira dès dimanche à Berlin au congrès du SPD (Parti socialiste allemand) dont il est l'invité".
L'abandon des intérêts nationaux
Le ministre des affaires étrangères a aussi critiqué "les dirigeants socialistes [qui accusent la France de se mettre à la remorque de l'Allemagne. Par exemple, François Hollande qui déclare : 'Depuis plusieurs mois, c'est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit'. Non seulement c'est faux - et il sera facile de le démontrer - mais c'est irresponsable".
M.Juppé faisait ainsi allusion aux propos tenus par le candidat socialiste à Bruxelles, mercredi.
M. Juppé s'est aussi attiré la réponse du député de Paris Jean-Marie Le Guen (PS) qui a déclaré : "Venant d'un membre du gouvernement de M. Sarkozy, déclarer, comme le fait Alain Juppé, redouter des risques de retour de la xénophobie de la part du PS pourrait prêter à sourire. En effet, que disait M. Juppé quand Nicolas Sarkozy organisait la chasse aux Roms, que dit-il quand M. Guéant stigmatise jour après jour les immigrés et les Français d'origine étrangère".
"De Gaulle ou Mitterrand n'ont jamais confondu la nécessaire amitié franco-allemande avec l'abandon des principes et des intérêts nationaux", conclut le député, qui avait comparé Nicolas Sarkozy à Daladier.
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