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Covid-19 : le Parlement adopte définitivement le budget 2021, bouleversé par la crise sanitaire

L'Assemblée nationale a soutenu jeudi ce projet de loi de finances, par 91 voix contre 33.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors du vote du budget 2021, à Paris, le 17 décembre 2020. (THOMAS COEX / AFP)

A voté. Le Parlement a définitivement adopté, jeudi 17 décembre, le budget 2021 et ses vertigineuses dépenses d'urgence et de relance face à la crise sanitaire du coronavirus. L'Assemblée nationale a soutenu ce projet de loi de finances par 91 voix contre 33. Les groupes d'opposition de gauche comme de droite ont voté contre, sauf l'UDI. Voici ce qu'il faut retenir de ce budget de crise. 

Une dette record

En pleine tempête du Covid-19, le gouvernement a dû revoir à la baisse ses prévisions économiques durant l'examen du budget. Après une récession attendue à 11% du PIB en 2020, le projet de loi de finances table sur un rebond économique de 6% du PIB en 2021, un déficit de 8,5% et une dette qui s'envole à 122,4% du PIB. La Banque de France estime ainsi de son côté que le PIB rebondirait plutôt de 5% l'an prochain.

Des aides d'urgence

Pour poursuivre le soutien aux secteurs les plus touchés par la crise comme la restauration, l'événementiel ou encore les loisirs, le gouvernement avait annoncé le 11 décembre la mobilisation de plus de 20 milliards d'euros d'aides d'urgence dans le budget 2021. Au total, ce sont près de 11,4 milliards d'euros qui doivent être consacrés au chômage partiel, contre 6,5 prévus initialement.

Le reste de l'enveloppe doit servir à de nouvelles exonérations de charges, des mesures pour les jeunes (garantie jeunes et bourses), l'aide alimentaire, les stations de ski, les aéroports ou La Poste.

Financement du plan de relance

C'est le gros morceau de ce budget de crise. Pour tenter de faire face à la crise sanitaire, le budget comprend le plan de relance du gouvernement avec une enveloppe annoncée de "100 milliards d'euros" jusqu'en 2022. En 2021, la mission "plan de relance" en tant que telle compte 22 milliards d'euros de crédits, répartis autour de trois "piliers" : "écologie", "compétitivité" et "cohésion des territoires".

Elle comprend également trois milliards d'euros dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments. En matière de cohésion, quatre milliards d'euros sont fléchés à destination des "jeunes", notamment pour leur entrée dans la vie professionnelle.

Ce projet de loi de finance concrétise également un engagement de la majorité défendu avant la crise du Covid-19 : la baisse de 10 milliards d'euros des impôts de production des entreprises. Cette mesure de compétitivité a donné lieu à de vifs débats dans l'hémicycle, la gauche critiquant un dispositif favorable aux "grandes entreprises" et l'absence de toute "contrepartie écologique ou sociale".

Un malus automobile renforcé

Ce budget 2021 renforce le malus CO2 pour l'achat de véhicules polluants, mais moins vite que prévu. Depuis février, ce dispositif vise tous les véhicules émettant plus de 138 grammes de CO2 au kilomètre et monte jusqu'à 20 000 euros pour l'achat des plus polluants. Le gouvernement a lissé son durcissement sur trois ans.

Dans le même temps, le gouvernement a voulu envoyer un gage à la Convention citoyenne pour le climat en mettant en place à partir de 2022 un malus au poids pour les véhicules les plus lourds. Ce dispositif visera les véhicules de plus de 1 800 kg, hors électriques ou hybrides rechargeables. Le seuil de 1,8 tonne exclut de fait la plupart des modèles français et est contesté par les associations écologistes. La Convention citoyenne prônait un malus dès 1,4 tonne.

Hausse du budget de la justice

Côté ministères, la hausse du budget de la justice (+8%, +600 millions) est mise en avant par le gouvernement. Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a vanté un budget "exceptionnel et historique", arraché "avec les dents", mais l'opposition n'y voit qu'un simple "rattrapage" après des années de disette.

La gauche a critiqué en revanche des suppressions de postes dans certains ministères, citant régulièrement celui de la Transition écologique (-947 postes).

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