Cet article date de plus de six ans.

Budget 2019 : "on ne peut pas laisser détruire le modèle social de cette façon" d'après Pascal Pavageau, le patron de FO

Suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires, 4 500 postes de fonctionnaires en moins, baisse du nombre contrats aidés : le premier ministre a annoncé les grandes lignes du budget 2019. Le secrétaire général de Force Ouvrière Pascal Pavageau y est opposé. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le secrétaire général de Force Ouvrière, Pascal Pavageau, le 1e mai 2018.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Visiblement la politique du gouvernement n'a pas les résultats escomptés", a ironisé Pascal Pavageau, secrétaire général de Force Ouvrière (FO), dimanche 26 août sur franceinfo, en réaction aux pistes esquissées par Edouard Philippe pour limiter les dépenses publiques en 2019. 

Le Premier ministre a évoqué la suppression de 4 500 fonctionnaires de la fonction publique d'Etat en 2019 et 10 000 en 2020, ou encore des prestations sociales qui ne seront plus indexées sur l'inflation. Pour Pascal Pavageau, la deuxième année du quinquennat "vise à anéantir de façon assumée le modèle social et à faire en sorte qu'on baisse la capacité de survie des derniers de cordées".

franceinfo : Parmi les mesures annoncées, la suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires. Est-ce que ce n'est pas un bon moyen de redonner du pouvoir d'achat aux salariés ?

Pascal Pavageau : Nous n'étions pas favorables à cette mesure et nous ne le sommes toujours pas. C'est une mesure qui ne marche pas, qui ne crée pas d'emplois, qui ne crée pas d'activité, pas de croissance. C'est aussi une mesure inégalitaire puisque tout le monde ne touche pas des heures supplémentaires. Et avec la hausse de la CSG et d'autres éléments fiscaux pour compenser cette baisse des cotisations, ce qui est potentiellement donné à quelques-uns sera repris à tous de l'autre côté. Ce sont aussi des financements en moins pour la Sécurité sociale. Si on veut augmenter le pouvoir d'achat de l'ensemble des travailleurs de ce pays, ce qu'on augmente c'est le feuille de paye, donc je préfèrerais que le gouvernement s'attache à rattraper la baisse de la valeur du point d'indice pour les fonctionnaires et qu'on augmente le Smic. Ce serait des mesures véritablement efficaces et profondément égalitaires.

Vous redoutez les réformes à venir, sur les retraites et l'assurance chômage ?

La situation est difficile, on n'arrive pas à faire de propositions. On ne nous écoute pas, on n'arrive pas à se faire entendre. Ça tape tous azimuts : travail du dimanche, dégressivité potentielle de l'assurance chômage pour les cadres ... donc oui nous sommes inquiets. C'est pour cela que l'heure est à la mobilisation parce qu'on ne peut pas laisser détruire le modèle social de cette façon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.