British Airways appelle ses salariés à travailler gratis
“British Airways”, un nom qui sonne dans une oreille britannique comme “Buckingham palace” ou “Royal Navy”. C'est donc une véritable institution du Royaume-Uni qui serait menacée de disparaître, à en croire ses dirigeants.
_ Et pour éviter ce scénario, ils ont décidé une mesure qui apparaîtra comme “shocking” à plus d'un sujet d'Elisabeth II et à plus d'un Européen. Ils demandent à leurs salariés de bien vouloir avoir l'obligeance de travailler gratuitement ou de prendre un congé sans solde pour une période allant d'une semaine à un mois en juillet.
Le directeur général de B.A., Willie Walsh, promet de travailler lui-même gratuitement en juillet. Son salaire annuel, autour de 900.000 euros, lui permet tout de même d'envisager l'été avec une certaine sérénité. Tous les salariés ne sont sans doute pas dans ce cas, même si la compagnie affirme que la perte serait répercutée sur les mois suivants.
Cette mesure fait suite au plan Business Response Scheme, qui appelait les salariés à prendre un congé sans solde ou à passer à temps partiel. Selon la direction, un millier de salariés s'étaient portés volontaires. Normalement, la requête de la direction n'aura pas de caractère obligatoire, mais la compagnie encourage ses salariés à “jouer le jeu”.
_ Par ailleurs, la mesure n'empêchera pas les suppressions d'emplois. B.A. en a supprimé 2.500 depuis mars et ses pilotes négocient... une baisse de salaire.
Malmenée par la crise, qui frappe sévèrement le transport aérien, la troisième compagnie européenne par le chiffre d'affaires, a publié une perte opérationnelle annuelle de 220 millions de livres sterling (260 millions d'euros) et a renoncé en mai à verser un dividende à ses actionnaires. Et le ciel ne semble pas prêt à s'éclaircir.
D'autres grandes compagnies mondiales, comme Cathay Pacific, ont eu recours au même type d'expédients pour faire le gros dos en attendant que le “grain” économique passe, plaide Willie Walsh. Mais personne n'a encore assez de recul pour affirmer que le sacrifice des salariés l'a sauvé.
Grégoire Lecalot, avec agences
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