Bouygues ou Numericable : qui remportera le gros lot SFR ?
Quelle sera la réponse du conseil de surveillance de Vivendi ce vendredi ? Et d'abord, y aura-t-il vraiment une réponse ? Il reste encore quelques incertitudes alors que deux candidats sont engagés depuis plusieurs jours dans le difficile rachat de l'un des quatre poids lourds de la téléphonie mobile en France, SFR.
La maison mère Vivendi, qui entend se recentrer sur les médias, l'un de ses domaines de prédilection, voit s'affronter dans cette affaire les groupes Bouygues et Altice-Numericable, qui ont chacun avancé leurs pions dans l'espoir de faire pencher la balance de leur côté.
Bouygues a tout préparé
Le groupe de Martin Bouygues a augmenté la partie financière de son offre de rachat, ce jeudi. Désormais, 11,3 milliards d'euros sont sur la table. Ainsi, la participation du groupe dans la société issue de la fusion entre Bouygues Telecom et SFR passerait à 52 %.
Dans cette affaire, Bouygues fait valoir son expertise dans le domaine de la téléphonie mobile. Et pour assurer le coup, un accord avec Free est déjà prévu, en cas de rachat de SFR, pour céder au groupe de Xavier Niel ses antennes et fréquences contre un chèque de 1,8 milliard d'euros.
Considéré par les spécialistes comme le favori dans la course au rachat, Bouygues a quand même un handicap : le rachat de SFR créerait forcément de nombreux doublons en matière d'emploi. Malgré les dénégations de Martin Bouygues, son concurrent Numericable n'a pas hésité à appuyer sur ce point pour tenter d'emporter la mise.
Numericable, la complémentaire
Du côté d'Altice-Numericable, on tente de convaincre que le groupe ainsi né, en cas de rachat de SFR, rassemblerait, avec la fibre et la téléphonie mobile, deux facettes qui se complètent parfaitement. Mais une rumeur sur les marchés fait état d'une augmentation de l'offre de rachat, là aussi. Avec 850 millions d'euros ajoutés par rapport à l'offre initiale, l'offre en numéraire de Numericable s'établirait à 11,75 milliards d'euros, supérieure à celle de son concurrent. Pas le signe d'une sérénité totale.
Ainsi, depuis plusieurs jours, les dirigeants du groupe s'échinent à démontrer que l'emploi est au cœur de leur offre. Ainsi, dans le quotidien Le Parisien ce jeudi, le PDG Eric Denoyer évoque les "graves problèmes de doublons " que poserait le rachat de SFR par Bouygues. Patrick Drahi, président d'Altice, a lui pris sa plume pour écrire au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, et à la ministre déléguée à l'Economie numérique Fleur Pellerin, pour assurer que le niveau d'emploi serait maintenu en cas de victoire de son groupe.
Au départ favori, Bouygues a semblé plutôt nerveux ces dernières heures, c'est en tout cas ce qu'a interprété la Bourse de Paris, où le titre du groupe a reculé de presque 2 %. Mais d'un côté comme de l'autre, on l'assure, rien n'est joué.
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