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Une fuite de gaz en mer du Nord fait tanguer Total à la Bourse

Le groupe a évacué sa plateforme d'Elgin, au large de l'Ecosse et déclenché un plan d'urgence. Le titre Total a lui fortement chuté à la Bourse de Paris. Voici ce que l'on sait de cet accident. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2 min
La plateforme Total du gisement d'Elgin, en mer du Nord.  (TOTAL E&P UK LTD /SIPA )

Il s'agit du "plus gros incident pour Total en mer du Nord depuis au moins dix ans" selon un porte-parole de la compagnie pétrolière française. Une importante fuite de gaz a été détectée dimanche sur la plateforme Total du gisement d'Elgin-Franklin, en mer du Nord. Une situation qui a obligé le groupe à déclencher un plan d'urgence, mardi 27 mars. Tour d'horizon des questions que pose cet accident. 

• Que s'est-il passé ? 

Une fuite a été détectée dimanche 25 mars sur la plateforme d'Elgin-Franklin, au large de l'Ecosse. Du liquide s'est d'abord échappé, a expliqué Total, entraînant la formation d'une nappe fine d'hydrocarbure d'environ 12 km². Selon les estimations de Total données mardi matin, 23 tonnes de gaz se sont échappées depuis 48 heures. Mardi soir, le nuage de gaz, visible à onze kilomètres à la ronde, enveloppe toujours le site. 

Le groupe pétrolier indique que "la fuite [proviendrait] de la partie de la plateforme située au-dessus du niveau de la mer, ce qui rendrait probablement plus faciles les opérations de réparation." Mais des études sont encore en cours "pour analyser les causes de la fuite et déterminer les actions à mettre en œuvre".

• Comment a réagi Total ?  

Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe a fait évacuer, par précaution, les 238 personnes travaillant sur la plateforme et coupé l'électricité afin de limiter les risques d'explosion. Mardi, l'inquiétude a gagné la compagnie anglo-néerlandaise Shell : les 85 employés de deux de ses installations, situées à quelques kilomètres de là, ont été à leur tour évacués. 

Une zone d'exclusion maritime de 3,7 km a également été mise en place autour de la plateforme. Les avions ou hélicoptères sont interdits de survol sur 5,5 km. Cela "permet aux équipes qui interviennent sur la fuite de travailler en toute sécurité", a expliqué une porte-parole des garde-côtes. Pour l'instant, le groupe suit l'évolution de la situation grâce à des navires déployés à proximité. 

• Quels impacts sur l'environnement ? 

La compagnie se veut rassurante. Dans un communiqué publié mardi en fin d'après-midi, Total assure que "les premières indications montrent qu'il n'y pas d'impact significatif sur l'environnement". Ce n'est pas l'avis de Frederic Hauge du groupe de défense de l'environnement norvégien Bellona. Ce dernier suit de près l'exploitation pétrolière en mer du Nord. Selon lui, "le problème échappe à tout contrôle". Pour Simon Boxall, océanographe à l'université de Southampton, interviewé par la BBC (lien en anglais), la fuite a dégagé un nuage de gaz au-dessus de la zone, qui peut présenter des risques d'inflammation et de toxicité.

• Quelles pistes pour la réparer ? 

Pour réduire l'ampleur du nuage, le groupe pourrait réaliser un puits d'intervention, afin de diminuer la pression sur le puits principal. Mais ce type d'opération pourrait prendre au moins six mois, selon David Hainsworth, responsable de la sécurité et de l'environnement chez Total au Royaume-Uni, interrogé par la BBC. Selon certains professionnels, le groupe pourrait aussi recourir à d'autres solutions, en colmatant la fuite une fois celle-ci identifiée.

• Quelles conséquences pour l'action Total en Bourse ? 

La perspective d'un incident majeur a fait lourdement chuter le titre Total à la Bourse de Paris. Il a ainsi perdu 5,96% à 38,56 euros à la fermeture. Le titre accuse ainsi son plus fort recul depuis décembre 2008. 

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