Déjà fragilisée par le Brexit, la fusion des Bourses de Londres et de Francfort est torpillée par l'Union européenne
Les relations entre les deux protagonistes paraissaient de plus en plus tendues ces derniers temps, se crispant notamment sur la localisation du centre de décision du nouvel ensemble.
L'opération avait pourtant été annoncée en grande pompe il y a un an. La Commission européenne a interdit, mercredi 29 mars, le projet de fusion des Bourses de Londres et Francfort. "La concentration entre Deutsche Börse et London Stock Exchange aurait considérablement réduit la concurrence du fait de la création d'un monopole" en Europe, a expliqué la Commissaire européenne Margrethe Vestager, pour justifier sa décision.
"Les parties n'ayant pas proposé les mesures correctives nécessaires pour lever les craintes en matière de concurrence que nous avions exprimées, la Commission a décidé d'interdire la concentration", a-t-elle ajouté. Cette interdiction n'est pas une surprise. Les relations entre les deux fiancés paraissaient de plus en plus tendues ces derniers temps, se crispant notamment sur la localisation du centre de décision du nouvel ensemble.
Un projet compliqué par le Brexit
Et la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne après le référendum de juin 2016 avait davantage compliqué les négociations de fusion que ne l'avait escompté Deutsche Börse. "Le Brexit a accru l'intérêt de la fusion vu de l'Allemagne et l'a réduit vu du Royaume-Uni", avait récemment commenté à l'AFP Benoît Le Bret, avocat associé chez Gide, représentant la partie tierce Paris Europlace, qui fédère les acteurs de la place financière de Paris.
Hasard du calendrier, la procédure de Brexit doit officiellement être déclenchée ce mercredi à la mi-journée par la Première ministre britannique Theresa May. Ce qui ouvre une période de deux ans pour mener les difficiles négociations de retrait du Royaume-Uni.
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