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Batterie de test sur les jouets avant les fêtes de Noël

A l'approche de Noël, les boutiques et les marchés regorgent de jouets en tout genre et pour tous les âges. Mais sont-ils tous inoffensifs? C'est ce que cherchent à savoir les inspecteurs de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Reportage, à Marseille, au cœur d'un laboratoire de tests.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les peluches n'échappent pas à la vigilance des laboratins © drubig-photo / Fotolia)

L'an dernier, les agents ont contrôlé plus de 25.000 jouets. Un petit millier de cas "suspects" ont été analysés dans les laboratoires communs aux douanes et à la DGCCRF. Quinze pourcent ont été déclarés non conformes et dangereux.

 

Il est impossible de deviner que l'on livre ici, à Marseille, chaque année près d'un millier de jouets. Tout près des quartiers nord, le bâtiment est austère. Le personnel, exclusivement masculin, travaille en blouse blanche immaculée, au milieu des jouets. Il y en a partout, même sur les étagères pour décorer. Mais les joujoux sont là pour être examinés sous toutes les coutures comme ce nounours aux grands yeux, un peu perdu.

 

Bertrand Hoareau est ingénieur à la section jouets. Il vérifie que "l'ours est propre, qu'il n'a pas de bord coupant. Je vais aussi vérifier les marquages. Je vais lui faire subir un test d'inflammabilité" avant de terminer par un test sur les métaux lourds. La technique consiste à laisser tremper des petits morceaux du jouet pendant 3 jours puis à analyser le liquide.

 

La peluche termine ensuite son parcours en bien mauvaise posture. Pendue par une oreille, c'est le test du feu. On admet qu'elle brule, mais pas trop vite, soit pas plus de 3 cm consumés par seconde ce qui laisse à un enfant, semble-t-il, le temps de lâcher son doudou. En revanche, pour un masque de Zorro sur le visage, pas de pitié. Il ne doit pas brûler du tout.

Des tests qui ne remplacent pas la vigilance 

 

On enjambe ensuite les poussettes qui reçoivent une masse de 50 kilos sur les bras, soit le poids d'un grand frère ou d'une grande sœur qui aurait l'idée de s'assoir dans le jouet. Puis on s'intéresse à un hochet en plastique coloré que bébé sucera avec délice ou fera tomber et retomber. Il n'est pas rare que le jouet finisse en morceaux comme le confirme Bertrand Hoareau. "On va faire tomber une masse de un kilogramme sur le jouet. Pas de trace de petits éléments!" C'est bon. Mais même les petites touches sont testées. Bébé peut avoir envie de les attraper avec ses premières dents et elles passent brillamment le test de traction.

 

Dans le laboratoire, on teste également un petit objet en apparence bien anodin, les aimants. Ils maintiennent, par exemple, les lettres de l'alphabet sur le réfrigérateur mais ils ne doivent pas s'attirer trop fort. Un aimant, cela peut passer mais deux aimants avalés et cela tourne très vite au drame comme le confirme Bruno Daguilane, le directeur adjoint du laboratoire.

 

Les normes de sécurité des jouets évoluent régulièrement. "On voit aujourd'hui davantage de jouets électriques" ajoute Laurent Fino qui dirige le laboratoire depuis plus de 20 ans. Cette année, suite à un nouvel amendement, les jouets sonores ont dû baisser d'un ton y compris les tambourins et autres trompettes actionnés par les enfants eux-mêmes. Il faut dire que, pour de jeunes oreilles, les dommages peuvent être importants et, pour les parents, c'est une question de survie. Les tests les plus poussés ne remplaceront toutefois pas la vigilance des parents.

 

09.12.2014 Le reportage à Marseille de Sophie Auvigne
 

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