Cet article date de plus de neuf ans.

Des salariés de Volkswagen avouent avoir truqué les tests de CO2

Ils ont expliqué que les objectifs fixés par l'ancien président du directoire, Martin Winterkorn, étaient trop difficiles à atteindre.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des voitures Volkswagen neuves sur un parking à Fallersleben, en Allemagne, le 6 novembre 2015.  (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA /AFP)

Dans l'affaire Volkswagen, les révélations ne tarissent pas. Plusieurs salariés du groupe automobile allemand ont reconnu avoir manipulé des données sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de voitures du groupes. Ils ont expliqué que les objectifs fixés par l'ancien président du directoire, Martin Winterkorn, étaient trop difficiles à atteindre, rapporte l'édition dominicale du quotidien Bild (en allemand et sur abonnement), dimanche 8 novembre.

Ces salariés ont précisé avoir augmenté la pression des pneus et mélangé du diesel à de l'huile de moteur pour réduire la consommation de carburant lors des tests, à partir de 2013 et jusqu'au printemps de cette année. "Des salariés ont déclaré lors d'une enquête interne qu'il y avait eu des irrégularités dans la détermination des données de consommation de carburant. La manière dont cela s'est produit fait l'objet de procédures encore en cours", a déclaré un porte-parole de Volkswagen tout en se refusant à commenter les informations de Bild.

Certains salariés pourraient être suspendus

Selon Bild, Martin Winterkorn avait déclaré lors du Salon automobile de Genève, en mars 2012, que Volkswagen voulait réduire ses émissions de CO2 de 30% d'ici à 2015 et les équipes chargées d'atteindre cet objectif n'ont pas osé lui dire que celui-ci serait très difficile à atteindre. L'article ajoute qu'un technicien des services de recherche et développement au siège de Volkswagen à Wolfsburg a rompu le silence fin octobre et révélé à ses supérieurs la manipulation des données sur les émissions de CO2.

Il précise que le groupe envisage de suspendre certains salariés dans le cadre de ce dossier mais que celui qui a révélé la tromperie ne serait pas sanctionné. "On ne peut pas punir quelqu'un qui a entrepris une démarche aussi courageuse", a déclaré un haut responsable du groupe cité par Bild. Volkswagen a jusqu'à présent refusé de dire si la culture d'entreprise en vigueur sous Martin Winterkorn (qui a démissionné fin septembre) avait joué un rôle dans les fraudes. De leur côté, les avocats de Winterkorn n'ont pas répondu à une demande de commentaire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.