Baisse des prix des carburants : une réalité sur le terrain ?
À toutes les pompes à essence de France, mercredi matin, les yeux étaient rivés sur les prix, encore plus que d'habitude, au lendemain de l'annonce par le gouvernement de la baisse des prix jusqu'à 6 centimes d'euros.
Mais mercredi matin, peu de Marseillais semblaient vraiment satisfaits. "Dans mon souvenir c'était le même prix et de toutes façons si les prix reviennent comme avant dans trois mois, ça ne changera strictement rien ", déclare par exemple Joël au moment de faire le plein. "Quelques centimes ça ne changera pas nos vies, mais bon, c'est symbolique, l'essentiel c'est que l'essence ne continue pas à augmenter ", déclare une autre cliente.
D'autres sont plus enthousiastes : "D'habitude je mets 4 euros le matin, là je suis à 3,70, youpi ! Je fais 25km tous les matins en scooter donc financièrement ça m'arrange ", s'exclame un automobiliste chez Total.
La tempête Isaac pourrait impacter cette baisse des prix
Mais alors, pourquoi la baisse n'est-elle pas la même dans toutes les stations ? "Pour ce qui concerne les distributeurs indépendants que je représente, si nos fournisseurs nous appliquent des baisses nous les appliqueront, pour le reste, sur nos propres marges, il est hors de question qu'on les baisse car elles sont déjà très faibles ", a prévenu Christian Roux, président de la Branche nationale des propriétaires-exploitants de stations-service au sein du Conseil national des professions automobiles.
"Si dans quelques jours, l'ouragan Isaac aux Etats-Unis oblige des raffineries à fermer et entraîne un renchérissement des prix du brut, les quelques centimes gagnés grâce à des efforts de la distribution seront annulés par la tension internationale ", prévient également Alexandre de Benoist, président de l'Union des importateurs indépendants pétroliers.
Prix des carburants : la France en dessous de la moyenne européenne
Enfin, relativisons, la France ne serait pas si mal lotie que ça. Selon un rapport officiel remis au ministre de l'Economie, les prix des carburants français se situaient déjà en dessous de la moyenne européenne, avant même l'entrée en vigueur de la baisse des tarifs mercredi. Le rapport note que le secteur reste très concurrentiel en France, pesant favorablement sur les prix, et qu'"à ce stade " les marges brutes du raffinage comme de la distribution ne "présentent pas une évolution anormale ".
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