Les autocars et les poids lourds les plus polluants interdits à Paris dès le 1er juillet ?
C'est ce que souhaite la maire socialiste de la ville, Anne Hidalgo. Elle détaille son plan antipollution, mercredi, dans une interview accordée au "Monde".
La peine capitale pour les véhicules polluants. La maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaite interdire dès le 1er juillet la circulation des autocars de tourisme et des poids lourds les plus polluants dans la capitale. C'est ce qu'elle annonce, mercredi 28 janvier, dans une interview accordée au Monde.fr, une semaine avant de présenter son plan antipollution au Conseil de Paris.
"Comme l'ont déjà fait près de 200 villes européennes, nous allons mettre en place une 'zone à basse émission' dont nous allons progressivement interdire l'accès aux véhicules polluants, diesel comme essence. Je souhaite, dès le 1er juillet 2015, interdire la circulation des cars et des poids lourds les plus polluants", explique-t-elle dans les colonnes du quotidien.
10% des autocars concernés au 1er juillet ?
A partir du 1er juillet 2016, "cette interdiction s'appliquera à tous les véhicules les plus polluants". Si le périmètre concerné fait encore l'objet de discussion avec l'Etat, la maire souhaite que l'interdiction "soit, dans un premier temps, applicable à l'ensemble de Paris, à l'exception du périphérique et des bois de Paris".
L'édile socialiste, qui se défend de vouloir mettre en place une "mesure couperet" qui empêcherait les professionnels du transport de travailler, confirme la mise en place pour eux d'une "aide financière à l'acquisition d'un véhicule propre, qui viendra s'ajouter à celle de l'Etat". Ainsi, l'aide des pouvoirs publics représenterait 50% du prix d'achat du véhicule. "Et pour les 50% restants, je souhaite favoriser la création d'un crédit à taux préférentiel", détaille Anne Hidalgo.
"On découvre ces annonces ce matin", explique à francetv info Michel Seyt, président de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), qui dénonce la méthode d'Anne Hidalgo. D'après lui, 1 000 autocars circulent quotidiennement dans Paris, avec en moyenne 50 000 passagers. 10% de ces véhicules seraient concernés par l'interdiction au 1er juillet. "C'est un problème, étant donné le délai très court, et il y aura des conséquences économiques, mais l'impact restera limité, explique-t-il. Notre profession saura y répondre."
Les bus de la RATP ne sont pas concernés par cette interdiction.
Plus aucun véhicule diesel à Paris d'ici à 2020
Le professionnel est plus inquiet de l'interdiction du diesel annoncée d'ici à 2020. "Il n'y a pas d'alternatives au diesel pour les autocars en France, martèle-t-il. Au 1er janvier 2021, que fera-t-on avec les touristes que l'on prend en charge dans les aéroports et en région ? On les laissera aux portes de Paris ?" Michel Seyt dénonce une "hérésie" : "Je ne comprends pas qu'on stigmatise un mode de transport collectif quand on évoque des préoccupations environnementales."
Dans ce domaine, Anne Hidalgo ne recule pas. La maire PS réitère dans Le Monde son désir d'éradiquer le diesel à Paris qu'il s'agisse de bus, de camions ou de voitures individuelles. "Il est vrai qu'entre les véhicules de la fin des années 1990 et les nouveaux diesels d'aujourd'hui, il existe des améliorations technologiques. Mais les particules très fines – et les plus dangereuses pour la santé – ne sont pas captées par les filtres les plus puissants", justifie-t-elle.
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