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"Seule la grève peut faire reculer PSA !"

L'usine d'Aulnay-sous-bois, qui devait rouvrir lundi après dix jours de fermeture, est le théâtre d'un face-à-face tendu entre les grévistes et des cadres appelés en renfort par la direction.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des ouvriers de l'usine PSA de Saint-Ouen, le 18 janvier 2013. (THOMAS SAMSON / AFP)

La direction de PSA s'attendait à une matinée tendue. Elle avait même fait appel à deux sociétés de vigiles pour surveiller le site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui rouvre ses portes, lundi 28 janvier, après dix jours de fermeture.

L'usine a rouvert au petit matin avec le renfort de plus de 200 cadres venus d'autres sites, mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes. La direction a décompté 180 grévistes, contre 400 selon la CGT, sur les 2 800 salariés de cette usine qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de 8 000 emplois, auxquels s'ajouteront 1 500 départs naturels non remplacés.

Cordon de sécurité

Au moment de la reprise du travail, les grévistes, en habits de ville, se sont rassemblés dans l'atelier de montage derrière une banderole clamant "Non à la fermeture de PSA Aulnay!", séparés des cadres extérieurs par un cordon de sécurité. Alors que ces équipes d'encadrement supplémentaires gagnaient leur atelier vers 6 heures, ils se sont fait siffler, huer et interpeller par des grévistes. "Vous êtes en train de casser la grève, vous n'avez pas honte de ce que vous faites!", leur a crié l'un d'entre eux.

Grévistes contre renforts à l'usine PSA d'Aulnay-sous-bois (France 2 / Francetv info)

Sur les lignes de production, par petites grappes, des salariés, majoritairement intérimaires, attendaient que la ligne fabriquant la Citroën C3 se mette en marche, en vain. "Il y énormément d'absentéisme. Dans le seul atelier du montage, il y a entre 110 et 130 absents contre 50 un jour habituel, ce qui explique pourquoi on a du mal à tourner", a fait valoir une porte-parole de la direction.

"Des pressions de la direction"

"Il y a des salariés qui n'ont pas eu envie de venir. Ils ont choisi cette solution pour ne pas casser la grève", a pour sa part jugé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, qui avait appelé à la grève le 16 janvier, dénonçant "les pressions de la direction".

La direction avait promis, dans une lettre envoyée aux salariés, de les "protéger" quand ils reprendraient le travail ce lundi matin après 10 jours d'arrêt. Auparavant, elle avait dénoncé des "dégradations" de la part des grévistes et des "intimidations" sur des non grévistes.

L'usine avait déjà été paralysée par une grève du 16 au 18 janvier. Le 21, c'est la direction qui a décidé de ne pas rouvrir, avançant d'abord une avarie technique puis un "sabotage", à savoir des câbles électriques sectionnés dans l'atelier ferrage. Le 23, elle avait estimé que "les conditions de sécurité" n'étaient "pas remplies".

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