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Soupçons d'abus de biens sociaux visant Carlos Ghosn : l'enquête a été confiée à un juge d'instruction

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan est notamment soupçonné d'avoir organisé deux soirées privées au château de Versailles, en échange d'une convention de mécénat signée entre la marque au losange et l'établissement qui gère le château.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien dirigeant de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, lors d'une conférence de presse à Beyrouth (Liban), le 8 janvier 2020.  (JOSEPH EID / AFP)

La justice française continue d'enquêter sur Carlos Ghosn. Près d'un an après l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des soupçons d'abus de bien sociaux chez Renault, visant notamment l'ancien dirigeant de l'alliance Renault-Nissan, le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) annonce avoir transmis l'enquête à un juge d'instruction, mercredi 19 février. 

Cette information judiciaire est ouverte pour "abus de biens sociaux, abus de confiance aggravés, faux et usage, blanchiment aggravé d'abus de biens sociaux". Elle concerne des faits ayant eu lieu "entre 2009 et 2020", précise le parquet dans un communiqué. 

L'ancien dirigeant est notamment soupçonné d'avoir organisé deux soirées privées au château de Versailles, en échange d'une convention de mécénat signée entre la marque au losange et l'établissement gérant le château. La justice soupçonne la première fête, organisée le 9 mars 2014, d'avoir eu lieu en l'honneur des 60 ans du patron déchu et non pour célébrer les 15 ans de l'alliance Renault-Nissan. 

Carlos Ghosn est également soupçonné d'avoir obtenu la location du Grand Trianon, dans le parc du château, pour l'organisation en octobre 2016 de son mariage avec Carole Ghosn, une prestation évaluée à 50 000 euros. La convention de mécénat signée entre Renault et le Château de Versailles, d'un montant de 2,3 millions d'euros, autorisait le constructeur automobile à recevoir une contrepartie à hauteur de 25% de son mécénat.

Une autre information judiciaire à Paris 

L'ex-grand patron, âgé de 65 ans, est aussi dans le viseur de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) pour des "flux financiers suspects" entre Renault et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Une autre information judiciaire est déjà en cours, à Paris, pour des faits "d'abus de biens sociaux" et de "corruption passive". Elle porte sur des contrats signés par RNBV, la filiale néerlandaise à 50-50 entre Nissan et Renault, censée incarner l'alliance lorsque Carlos Ghosn en était le PDG. La candidate LR à la mairie de Paris, Rachida Dati, et le criminologie Alain Bauer ont touché environ un million d'euros chacun, pour des missions de conseil dont aucune trace n'a été retrouvée.

Cette ouverture d'information judiciaire annoncée par le parquet de Nanterre intervient deux mois et demi après la fuite rocambolesque de Carlos Ghosn du Japon, où il est accusé de malversations financières. L'ex-dirigeant fait l'objet de quatre inculpations par la justice japonaise, notamment pour abus de confiance et détournements de fonds. 

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