Alstom devient une affaire d'Etat
Week-end à rebondissements dans le dossier Alstom. On apprend d'abord que le ministre de
l'Economie, Arnaud Montebourg, ne recevra pas le patron de General Electric dimanche comme cela avait été annoncé. Raison invoquée : le gouvernement veut se donner le
temps de la réflexion avant de peser dans le dossier sur l'avenir de l'industriel français.
C'est qu'entre temps, un nouveau candidat au rachat de la division énergie
d'Alstom s'est manifesté : le groupe allemand Siemens, a-t-on appris samedi.
Deuxième rebondissement, un conseil d'administration
d'Alstom que le groupe français ni ne confirme ni n'infirme. Certainement avec
l'objectif pour son PDG Patick Kron de
s'assurer du soutient de son actionnaire
principal Bouygues. Car la direction
d'Alstom a déjà commencé à discuter avec General Electric qui a manifestement
sa préférence.
François Hollande reçoit les patrons de GE, Siemens et Bouygues
D'autant que, et c'est le
troisième rebondissement, le président François Hollande recevait dimanche soir Manuel
Valls, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal pour envisager l'avenir d'Alstom.
Bien que n'étant plus actionnaire depuis 2006, le gouvernement a affirmé qu'il serait
particulièrement vigilant sur ce dossier.
L'enjeux est de taille. Alstom ce sont 18.000 salariés en France, 93.000 emplois dans le monde et une avance technologique, en particulier dans la gestion
du nucléaire français.
On apprenait dimanche en fin de soirée que François Hollande recevrait le PDG de General Electric, Jeff
Immelt, lundi à 09h30, a annoncé l'Elysée. Il recevra également les dirigeants de Siemens et de Bouygues à 18h et 19h15.
Par ailleurs, Le ministre du Travail, François Rebsamen a assuré vouloir "que tous les emplois soient sauvegardé s" ce lundi matin sur l'antenne de nos confrères de France Inter.
L'action suspendue
Dernier rebondissement enfin, un communiqué d'Alstom qui rendra public sa réflexion stratégique
d'ici à mercredi en demandant jusque là la suspension de sa cotation en Bourse.
"Une sorte d'Airbus du rail" (Dominique Bussereau)
Ce dossier d'Alstom est suivi avec une grande attention par Dominique Bussereau. L'ancien ministre des Transports est le président du conseil général de Charente-Maritime où se situe un des sites d'Alstom. Un millier de personnes travaillent à Aytré. Il est très méfiant à l'égard de l'option allemande. Alstom deviendrait "une sorte d'Airbus du trail " avec un TGV européen, mais c'est également "compliqué ", selon Dominique Bussereau qui estime : "Comme les commandes de l'industrie ferroviaire sont plutôt en baisse en Europe, à terme, cela fait peser des risques sur l'emploi ".
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