Alors que les taux payés par la Grèce continue de plomber les comptes du pays, l'Europe s'inquiète de cette crise
Poursuivant leur hausse depuis mardi, les taux des obligations grecques à dix ans ont atteint jeudi dernier le niveau historique de 7,508%.
Les pays de la zone euro se seraient mis d'accord sur les modalités d'une aide éventuelle à la Grèce sous forme de prêts, indiquait une source européenne vendredi soir.
L'Union européenne (UE) est prête à activer son plan de soutien financier à la Grèce "à tout moment", a déclaré vendredi le président français Nicolas Sarkozy. "Il appartient à la Grèce et aux Etats de la zone euro , sur recommandation de la BCE (Banque centrale européenne) et de la Commission européenne de décider si les conditions sont réunies pour l'activer", a ajouté le président français. Adopté fin mars par le sommet européen, le plan d'aide de l'UE ne doit être en principe utilisé par la Grèce qu'"en dernier recours" si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés, en associant des prêts de pays de la zone euro et du FMI.
Reste que la nature de ce plan et les conditions de sa mise en oeuvre n'ont pas été précisées, laissant les marchés dans l'incertitude.
Alors que ces annonces européennes ont redonné des couleurs à l'Euro, plombé par la crise hellénique, l'agence Fitch Ratings a annoncé qu'elle déclassait la note souveraine de la Grèce de BBB+ à BBB- avec une perspective négative. Fitch déclare dans un communiqué que "la forte hausse des taux d'intérêt à laquelle doit faire face le gouvernement grec (...) va rendre plus difficile pour le gouvernement d'atteindre son objectif budgétaire de réduction du déficit à 8,7% du PIB cette année".
Les deux autres agences de notation, Moody's et Standard and Poor's avaient également abaissé la note de la Grèce en décembre, respectivement de A1 à A2 et de A- à BBB+. C'était cette baisse de décembre qui avait fait apparaître l'ampleur de la crise grecque.
Ces informations n'ont pas pesé sur les marchés ni sur l'Euro qui a progressé par rapport au dollar.
Les tensions affectant la dette grecque ont de nouveau augmenté ces derniers jours en raison des craintes de voir Athènes éprouver des difficultés à assurer ses besoins de financement immédiats et remettre en cause l'accord conclu le mois dernier par le conseil européen en liaison avec le Fonds monétaire international. "Je ne vois pas comment la situation pourrait s'améliorer sans élément déclencheur, et l'élément déclencheur dans ce cas-là ne peut venir que des autorités (sous forme d'un renflouement)", a déclaré Piet Lammens, stratège de la banque KBC.
Ces tensions affectent l'euro, qui est retombé sous le seuil de 1,33 dollar en début de séance en Europe, se rapprochant de son plus bas niveau de l'année face au dollar de $1,3267.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.