Agriculture : Sarkozy présente un plan sécheresse, sans enveloppe supplémentaire pour les paysans
"Je vous confirme qu’il y aura un chiffre important. Et il sera annoncé par le président de la République tout à l’heure," promettait ce matin le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Une enveloppe de 700 millions d’euros avait été avancée par un député de la majorité…
Mais en Charente, le président Sarkozy n'est pas venu avec son chéquier. "Ne retombons pas dans la mauvaise habitude de vous donner des allocations qui seront déclarées illégales dans quelques mois" (par Bruxelles, ndlr), s’est justifié le chef de l’Etat.
Nicolas Sarkozy a en revanche confirmé le versement d'une avance sur les indemnisations pour pertes dues à la sécheresse, pour un montant total de quelque 200 millions d'euros.
Les agriculteurs situés dans les zones sinistrées seront par ailleurs exonérés cette année de taxe sur le foncier non bâti, ce qui représente un coût de 300 millions d'euros, selon Nicolas Sarkozy. Cette mesure ne concerne toutefois que les paysans propriétaires de leurs terres.
"Il y a pour l'essentiel un problème de trésorerie (...), soit vous remboursez vos dettes, soit vous payez la nourriture de vos bêtes", a analysé le chef de l’Etat au cours de sa visite d’une ferme en Charente. Avant de promettre "des marges de manœuvre de trésorerie", proposant notamment de "décaler d’un an tous les remboursements" d’emprunts.
_ C'est l'Etat qui prendra en charge, pendant cette année de report, les intérêts de ces crédits.
Logistique et gestion de l'eau
Outre ce coup de pouce de trésorerie, "on va essayer de régler les problèmes logistiques avec la SNCF et la Défense pour le transport comme pour le stockage", a lancé Nicolas Sarkozy.
_ Enfin, un plan sur cinq ans a été annoncé pour la mise en place de davantage de retenues d’eau, tout en aidant les agriculteurs à mieux utiliser cette ressource. "On a un problème structurel de gestion de l’eau", a reconnu le chef de l’Etat, estimant que la sécheresse n’était qu’un facteur aggravant.
Au total, Matignon évalue l'engagement de l'Etat à un milliard d'euros.
Autant de mesures saluées comme un "premier pas", par le président des Jeunes Agriculteurs. "Ce sont des déclarations de bonnes intentions. Maintenant, il faut voir l'action, attendre de voir ce qu'il y a derrière. On sait que le diable est dans le détail. On attend la mise en oeuvre", ajoute Jean-Michel Schaeffer.
La France est confrontée au printemps le plus chaud depuis au moins 1900, selon Météo France. Après trois mois sans pluie, ou presque, 61 départements sont concernés par des mesures de restriction d’eau, et 9 autres sont placés en vigilance.
Gilles Halais, avec agences
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