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Affaire Madoff : qui est touché ?

Depuis que l'affaire Madoff a éclaté en fin de semaine dernière, la liste des victimes n'en, finit plus de s'allonger. Des banques et des grandes fortunes se savent d'ores et déjà touchées et les petits épargnants se sentent menacés. _ Le gouvernement et l'AMF se veulent rassurants : le grand public ne serait pas concerné.
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Depuis hier, Bernard Madoff est assigné à résidence, chez lui, à Manhattan, avec un bracelet électronique accroché à la cheville. Mais à voir s'allonger la liste de ses victimes, “Bernie” fait aussi bien de ne pas trop se traîner dans les rues.

Pour atteindre les 50 milliards de dollars de pertes estimées, il faut en effet que cette liste soit fournie.
Dans la famille des établissements bancaires, la contamination a traversé océans et continents. Le record - provisoire - de pertes dans la catégorie banques est détenu par la banque espagnole Santander, avec 2,33 milliards d'euros de pertes possibles. Il est suivi de l'Autrichien Medici (1,5 milliards), puis le néerlandais Fortis (1 milliard).
Et le chapelet s'égrène ensuite avec HSBC (720 millions), Royal Bank of Scotland, Natixis (450 millions), BNP-Paribas (350 millions). Le franco-belge Dexia, déjà malmené par la crise financière, pourrait perdre 85 millions d'euros. Figurent également l'espagnol BBVA, l'italien UBI, le Crédit mutuel-CIC.
Le Crédit agricole et la Société générale semblent un peu moins touchés. Cette dernière s'était méfié dès 2003 de la société de Madoff, qui faisait miroiter des rendements mirifiques de 12%.
Aux banques, il faut ajouter les assureurs, comme Axa et Groupama.

500 millions de pertes pour les investisseurs français

Des banques asiatiques ont également fait confiance à l'ancien patron du Nasdaq, comme le japonais Aozara. Curieusement par contre, aucune banque américaine ne s'est manifestée. Les prochains jours dévoileront la nature de ce silence.

Les fonds d'investissement sont évidement frappés, comme l'un des plus importants, Man Group.

Autre catégorie de victimes, les milliardaires et les fondations caritatives, surtout dans la communauté juive, au sein de laquelle Bernard Madoff passait pour un bienfaiteur. Et c'est un véritable bottin modain. Le prince saoudien al-Walid pourrait perdre 2,8 milliards d'euros. Les fondations d'Elie Wiesel et de Steven Spielberg. En France, Daniel Hechter, Caroline Barclay ou la famille Bétancourt.

L'autorité des marchés financiers française (AMF) estime aussi que les investisseurs français pourraient perdre 500 millions d'euros, via des investissement financiers faits par les Organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM).

Conseil de l'AFUB : contacter les banques

L'AMF précise toutefois cet après-midi que le grand public n'est pas touché par ces pertes.
Le Premier ministre François Fillon a assuré que “très peu d'épargnants français sont concernés”.
Mais les associations de défense des usagers et des petits porteurs ne sont pas aussi optimistes.
_ L'Associaton française des usagers des banques estime que les épargnants “doivent s'inquiéter” de leur exposition. L'association SOS petits porteurs, quant à elle, demande que ““toute la lumière soit faite” sur l'affaire.

Les associations invitent donc les particuliers à contacter leurs banques pour se renseigner sur l'utilisation de leurs fonds.
_ Ce matin, le président de l'Autorité des Marchés Financiers, Jean-Pierre Jouyet, et la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ont affirmé que les petits épargnants, dans leur majorité, ne sont pas touchés : seuls 8% des pertes des fonds français seraient concernés. Cela représente quand même quelque 40 millions d'euros...

Grégoire Lecalot, avec agences

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