Boeing en pleine série noire après l'incendie d'un moteur de son 777
L'avionneur souffre encore de la crise du 737 MAX, son avion phare qui avait été cloué au sol en mai 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
Nouveau coup dur pour Boeing. Tous les 777 équipés du modèle de moteur mis en cause dans le spectaculaire incendie de réacteur d'un avion survenu samedi 20 février au-dessus du Colorado (ouest des Etats-Unis), soit 128 au total, ont été cloués au sol dans le monde.
Un événement qui survient alors que l'avionneur, affecté par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences catastrophiques sur le transport aérien international, se remet encore de la crise du 737 MAX, son avion phare qui avait été cloué au sol en mai 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
Un incendie spectaculaire mais sans victimes
Un Boeing 777-220 de la compagnie United Airlines, qui venait de décoller samedi de Denver (Colorado) pour Honolulu (Hawaï) avec 231 passagers et 10 membres d'équipage, a dû faire demi-tour en urgence après l'incendie de son réacteur droit.
L'appareil a pu se poser sans encombre à l'aéroport de Denver et aucun de ses occupants n'a été blessé. Pendant que le Boeing regagnait l'aéroport, des débris, certains de grande taille, sont tombés sur une zone résidentielle de Broomfield, une banlieue de Denver. Personne n'a été blessé au sol, selon les autorités locales.
"Comprendre ce qui s'est passé"
Depuis, la compagnie United Airlines, victime de l'incident, les deux grandes compagnies japonaises, JAL et ANA, ainsi que le transporteur aérien sud-coréen Asiana Airlines ont aussi annoncé, dimanche et lundi, l'arrêt des vols de leurs appareils.
L'autorité fédérale américaine de régulation de l'aviation (FAA) a ordonné des inspections supplémentaires sur certains Boeing 777. Le Royaume-Uni a de son côté décidé lundi d'interdire son espace aérien aux Boeing 777 équipés des moteurs en cause.
"Pendant que l'enquête est en cours, nous avons recommandé de suspendre les opérations des 69 avions 777 en service et des 59 avions en stock équipés de moteurs Pratt & Whitney 4000-112", avait déclaré Boeing dimanche dans un communiqué.
"Il faut passer au crible les moteurs qui sont en service pour voir s'il n'y a pas des fissures, et comprendre ce qui s'est passé", a expliqué Michel Merluzeau, expert du cabinet Air Insight Research. "Il faut déterminer si c'est un problème métallurgique, de maintenance, de fabrication ou opérationnel, cela va prendre quelque temps", a-t-il ajouté.
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