600 petits actionnaires vont assigner Natixis devant le tribunal de Paris pour "information trompeuse"

Ils se sont sentis floués par la débâcle boursière de cette banque d'investissement, filiale du groupe BPCE, qui leur avait été présentée comme sans risque, a indiqué mercredi le cabinet Deminor, qui fédère leur action.

La valeur de l'action Natixis a fondu depuis 2006: elle cotait 3,69 euros mardi contre 19,55 à sa première cotation il y a 3 ans.

Le cabinet de conseil aux actionnaires Deminor entend déposer un recours au civil "dans les quinze jours", a indiqué son directeur général Fabric Rémon à l'AFP.

Les actionnaires reprochent à Natixis de ne pas avoir présenté la vraie nature de ses activités au moment de son introduction en Bourse, fin 2006. Le placement était présenté comme sans risque, selon les actionnaires, alors que la banque avait massivement investi aux Etats-Unis, dans des actifs risqués.

Les plaignants ont souscrits chacun en moyenne 1500 à 2000 euros d'actions, une somme "qui représente en général un montant colossal de leur épargne", souligne Fabrice Rémon.

Natixis fait déjà l'objet d'une enquête ouverte par le parquet de Paris suite à une plainte déposée en mars pour "information trompeuse" par 91 petits actionnaires représentés par l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam).

Selon Le Parisien, qui évoque l'action des petites actionnaires dans son édition de mercredi, le groupe BPCE, né de la fusion entre la Caisse d'Epargne et la Banque populaire, freine l'action de la justice. "Non seulement les banquiers ont trompé leurs clients et leur ont fait perdre beaucoup d'argent, mais maintenant ils les empêchent de se défendre en ne leur donnant pas les documents dont ils ont besoin", déplore Fabrice Rémon dans le quotidien.

Créée fin 2006 par le groupe Caisse d'Epargne et la Banque populaire, Natixis a accumulé 5,5 milliards de pertes de début 2008 à mi-2009. C'est la banque française qui a été le plus touchée par la crise financière.