En juillet, le bilan "pour le touriste hexagonal" est "négatif" car les Français "sont essentiellement partis à l'étranger"
Les Français sont davantage partis en vacances au mois de juillet par rapport à l'an dernier. Mais ils n'ont pas forcément privilégié les destinations françaises et ont parfois préféré se rendre à l'étranger.
De très nombreux juilletistes vont boucler leurs vacances dimanche 29 juillet et reprendre le chemin du travail lundi. L'occasion d'effectuer un premier bilan de l'activité touristique de ce premier mois estival. Les Français sont plus partis en congés que l'an dernier mais ils ont aussi davantage préféré se rendre dans des destinations étrangères.
Un choix qui s'explique par "la volonté d'un ailleurs" et les "grèves du mois de mai", selon Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. Toutefois, les choses pourraient changer avec le mois d'août car beaucoup de Français ont attendu la fin de la Coupe du monde pour partir en vacances.
franceinfo : Quel est le bilan de ce mois de juillet en termes de tourisme ? Les Français sont-ils plus ou moins partis que l'an dernier ?
Didier Arino : Les Français sont plus nombreux à être partis en ce mois de juillet : 300 000 personnes de plus que l'an passé. Mais malheureusement le bilan est négatif pour le tourisme hexagonal car si les Français sont plus partis, ils sont essentiellement partis à l'étranger. Il y en a eu 700 000 de plus qui ont décidé de voguer vers d'autres destinations et notamment une très forte progression de la péninsule ibérique, mais aussi de l'ensemble des îles et de la Méditerranée. On l'explique de plusieurs façons. Tout d'abord, il y a une volonté d'un ailleurs, sachant que ces dernières années, les Français sont restés dans l'Hexagone avec la peur des risques géopolitiques. Certaines destinations sont désormais rouvertes au tourisme. C'est le cas par exemple du Maghreb avec des progressions de plus de 25% notamment sur la Tunisie. Et puis, les grèves du mois de mai, à la SNCF et à Air France, ont contribué à accélérer les réservations vers les destinations étrangères, beaucoup plus faciles au départ des grandes métropoles avec les compagnies low cost.
Peut-on s'attendre à plus de départs en France pour le mois d'août ?
Oui, parce que le mois d'août, c'est près de 58% de la fréquentation juillet-août. D'ailleurs, on a vu une accélération des réservations à partir du 21 juillet. Ce qui a aussi beaucoup joué, c'est la Coupe du monde de football.
Deux millions de vacanciers sont partis après la victoire de la France et se sont préoccupés de leurs vacances à ce moment-là. On a donc un petit décalage dans le temps
Didier Arinoà franceinfo
La bonne nouvelle, c'est qu'on a aussi un retour des clientèles étrangères dans l'Hexagone, mais cette bonne nouvelle ne profite pas à l'ensemble des destinations. C'est surtout l'Île-de-France qui bénéficie de cet afflux avec une croissance à deux chiffres pour le chiffre d'affaires des hôteliers parisiens, mais aussi de l'ensemble de l'activité touristique. A la différence de la façade atlantique qui est particulièrement touchée, la Normandie aussi qui subit une baisse de la fréquentation touristique et qui compte sur la clientèle française.
Est-ce aussi l'effet météo ?
On ne peut pas dire que la météo ait été mauvaise ces derniers temps. On voit que la météo est un critère important mais pas suffisant pour déclencher l'achat et les réservations. C'est en cela d'ailleurs que le mois de juillet est décevant parce que nous avons eu une belle météo avec un budget vacances de nos concitoyens qui est en hausse. Et pourtant les Français ont choisi des destinations étrangères. Quand on les interroge, ils jugent que le rapport qualité-prix est meilleur dans bon nombre de destinations et ils ont aussi envie de redécouvrir des destinations étrangères.
Concernant les juilletistes qui sont restés en France, qu'est-ce qui a le mieux marché entre les hôtels, les locations, les campings ?
Pour ceux qui sont restés en France, on peut dire que l'hôtellerie a subi une baisse beaucoup plus importante que les autres modes d'hébergement. Ceux qui ont bien tenu leur fréquentation, ce sont les campings haut de gamme qui tirent leur épingle du jeu. Dans une moindre mesure, les résidences de tourisme. Quant à la formule village de vacances, villages clubs, elle fonctionne très bien, que ce soit en France et à l'étranger.
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