Corée du Sud : Pyeongchang mise sur les JO pour booster la prochaine saison touristique
Les agences de voyage et les offices du tourisme misent beaucoup sur les JO d'hiver 2018 pour attirer des touristes dans une province de Corée du Sud autrefois enclavée.
Les premiers Jeux olympiques d’hiver de l’histoire de la Corée du Sud se terminent dimanche 25 février. Ils ont coûté au "pays du matin calme" quelque 10 milliards d’euros. L’avenir de plusieurs infrastructures coûteuses, notamment trois patinoires olympiques, est incertain et la province qui a accueilli les Jeux est lourdement endettée. Pourtant, ces JO sont vu comme une aubaine pour Pyeongchang qui entend bien se servir de ce coup de projecteur international pour se faire connaître et s’imposer comme une destination populaire de sports d’hiver, en particulier auprès des touristes asiatiques.
Le ski, nouvel attrait touristique
Dans le bureau de Pharos, une agence de voyage de Séoul, spécialisée dans les sports d’hiver, le téléphone ne cesse de sonner. "La Corée du Sud est déjà une destination populaire pour les touristes d’Asie de l’Est grâce à la musique populaire, la K-pop, mais aussi grâce à culture et à la gastronomie coréennes, indique Lee Nae-hee, à la tête de l'agence."
Après les Jeux, ces touristes vont aussi s’intéresser aux activités de sports d’hiver dans les installations olympiques de la région.
Lee Nae-hee, directeur de l'agence de voyage Pharosà franceinfo
"Pour la prochaine saison hivernale, notre équipe prépare déjà de petits programmes de découverte du ski sur une ou deux journées qui seront intégrés à des voyages culturels", poursuit Lee Nae-hee.
Profiter du désenclavement
Même optimisme à l’Office du tourisme de Corée du Sud. Son directeur pour Pyeongchang, Choi Yong-geul, souligne l’importance de la nouvelle ligne de train à grande vitesse construite à l’occasion des Jeux : "Dans le passé, Pyeongchang était une région isolée et difficile d'accès", fait-il remarquer.
Maintenant, la province se trouve à une heure et demie de l’aéroport de Séoul grâce au train à grande vitesse.
Choi Yong-geul, directeur de l'Office de tourisme de Corée du Sud à Pyeongchangà franceinfo
"Nous visons les touristes venant de Chine, du Japon et surtout d’Asie du Sud-Est, une région où il n’y a pas d’hiver", indique encore Choi Yong-geul.
Le Japon et la Chine, deux concurrents de taille
Pourtant, il sera difficile pour Pyeongchang de rivaliser avec les stations de ski du voisin japonais, réputées pour la qualité de leur poudreuse. "Je ne pense pas que ça deviendra une destination internationale", confie Catherine Germier Hamel, la directrice de Millenium destination, un cabinet de conseil en développement touristique basé à Séoul. Elle rappelle que la Corée du Sud a "deux gros concurrents" : le Japon "qui a une histoire très forte de tourisme de ski", selon elle, et la Chine. "On attend des milliers de stations en Chine pour 2022", indique Catherine Germier Hamel. 2022, c’est l’année où Pékin accueillera à son tour les Jeux olympiques d’hiver.
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