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Enquête sur la mort d'une ourse en Ariège : huit chasseurs placés tour à tour en garde à vue

Ces gardes à vue sont réalisées dans le cadre d'une enquête sur la mort d’une ourse le 20 novembre 2021, à Seix, lors d’une battue. La fédération de chasse a prévu de manifester vendredi devant la gendarmerie de Saint-Girons, en Ariège, rapporte France Bleu Occitanie.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Occitanie
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Temps de lecture : 2 min
Un ours brun d'Europe sur la berge d'une rivière. Photo d'illustration. (PHILIPPE CLÉMENT / MAXPPP)

Huit chasseurs ont été convoqués et sont placés tour à tour en garde à vue depuis mercredi, dans le cadre de l’enquête sur la mort d'une ourse en novembre 2021 à Seix, en Ariège, rapporte France Bleu Occitanie jeudi 2 juin. La fédération de chasse du département "trouve que la méthode est déplorable" et appelle à manifester à partir de 9 heures vendredi devant la gendarmerie de Saint-Girons, où les auditions vont se poursuivre jusqu'à vendredi.

Le tireur a été entendu pendant près de 8 heures. Cet homme de 70 ans avait été gravement blessé. L'ourse l'avait "attrappé par les jambes de manière très sauvage et traîné sur plus de 15 m", racontait à France Bleu Occitanie Jean-Luc Fernandez, le président de la fédération de chasse de l’Ariège. Il est vent debout après ces placements en garde à vue : "Ce qui nous ulcère tous, nous les acteurs du territoire, c’est le fait que le chasseur qui a eu l'outrecuidance de sauver sa vie, qui est aujourd'hui lourdement handicapé soit convoqué à 9 heures et interrogé jusqu'à 22 heures. Comme un criminel de guerre. Donc on trouve la méthode particulièrement violente."

"Il faut qu'on nous trouve une solution"

Jean-Luc Fernandez estime que le problème vient des ours et non des chasseurs. Il dénonce une prolifération de ces animaux. "Dans la montagne ariégeoise, explique-t-il, beaucoup de choses nous font dire qu’il y a une beaucoup de naissances d’oursons. Donc, il faut qu'on nous trouve une solution." Selon lui, le problème n'est pas la réaction des chasseurs mais le danger que représentent ces animaux. "Moi je connais le coupable, affirme le chasseur. Hier, c'était un chasseur qui avait une arme dans les doigts et qui a pu se défendre, qui a été traîné pendant 40 m dans le bois et qui a vu la mort arriver".

"Le jour où une famille va se retrouver entre une ourse et ses oursons, ils seront mis en pièce."

Jean-Luc Fernandez, président de la fédération de chasse de l’Ariège

à franceinfo

Jean-Luc Fernandez ne comprend pas pourquoi le chasseur qui a tiré sur l'ourse est "aujourd'hui traînée devant des gendarmes spécialistes, venus spécialement de départements voisins pour soumettre à la question, quelqu'un qui est très handicapé et très traumatisé par ce qu'il a vécu". Le président de la fédération de chasse de l'Ariège assure que ces chasseurs ont de nombreux soutiens : "L'ensemble du département, le conseil départemental et sa présidente, la chambre d'agriculture et son président, la fédération pastorale et son président et la fédération des chasseur, nous serons présents à partir de 9 heures devant la gendarmerie de Saint-Girons pour accompagner les deux derniers 'délinquants' et manifester notre soutien."

Le parquet de Foix a ouvert le 26 novembre dernier une information judiciaire contre X pour destruction d'une espèce protégée et pour chasse illégale dans une réserve de chasse et de faune sauvage.

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