"Une date importante dans notre calendrier de militant et de citoyen" : les syndicalistes retrouvent les défilés du 1er-Mai
En 2020, ils n'avaient pas pu battre le pavé sous les banderoles en raison des contraintes sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19.
Le 1er-Mai est un jour férié, et surtout, il s'agit de la journée internationale de lutte des travailleurs. Pour les syndicalistes, le jour est symbolique, à marquer d'une croix sur le calendrier. En 2020, avec les contraintes sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, ils n'avaient pas pu défiler sous les banderoles. Ils retrouvent samedi la joie d'être ensemble et de défendre les droits des travailleurs, mais pas seulement.
Dans un des bureaux du syndicat Sud-Rail à la SNCF, Bruno Poncet se rappelle ses différentes fêtes du Travail. Le syndicaliste a le 1er mai dans la peau. "Je suis petit-fils d'un grand-père communiste résistant, donc moi, j'attendais cette date du 1er mai et j'allais aller me balader avec mon grand-père, raconte-t-il. On allait chercher le muguet le matin. L'après-midi, j'allais dans ces manifs où j'entendais des gens chanter des slogans. Il y avait des banderoles, c'était énorme. Vous étiez au milieu de tous ces gens, ça faisait vraiment une chaîne humaine importante."
Les fêtes du travail d'aujourd'hui ne sont pas celles d'il y a 30 ans. Mais elles gardent cet esprit que Bruno Poncet aime tant : "Beaucoup de manifestations sont corporatistes, le 1er mai, c'est tout le contraire, il n'y a pas d'étiquette. On est tous ensemble. Des gens viennent avec les enfants. Moi, j'ai fait des manifs du 1er mai avec des amis qui avaient des poussettes. C'est vraiment quelque chose de convivial, familial et de très fédérateur. C'est une date importante dans notre calendrier de militants et même de citoyens."
Des évènements historiques
La date est cochée tous les ans dans le calendrier de Karl Ghazi, depuis qu'il est arrivé du Liban. Il est responsable de la CGT Commerces Paris. "Ma première année en France, j'ai participé au défilé du 1er mai, raconte le syndicaliste. J'essaye d'y défiler tous les ans. Je crois que je n'ai raté aucun 1er mai depuis 1985. Le seul où je n'ai pas pu défiler, c'est l'année dernière du fait de la pandémie."
Pour l'occasion, Karl Ghazi accroche des drapeaux à son balcon, ce qu'il n'aurait pas forcément fait pour une autre journée de mobilisation. "C'est quand même un jour particulier pour les militants, explique-t-il. Il a quelquefois été marqué aussi par des événements extrêmement importants, comme lors du 1er-Mai 2002. C'est la première fois que le Front national se retrouve au second tour, et là, il y avait eu un défilé d'une ampleur absolument immense. Il a dû avoir quelques malaises, je suppose, dans le cortège, tellement nous étions serrés, comprimés les uns contre les autres."
Mais il y a eu des 1er-Mai moins joyeux comme en 2019 où la situation s'était tendue après des affrontements entre black blocs et forces de l'ordre. Karl Ghazi en garde un souvenir particulier : "Je suis né à Beyrouth, donc j'ai vécu la guerre et les bombardements. C'est la première fois qu'en France que j'ai eu peur de traverser une rue tellement nous recevions de projectiles ce jour-là, c'était vraiment véritablement impressionnant." Mais ça n'a pas découragé le syndicaliste. Il défile samedi pour défendre les droits des travailleurs dans un contexte sanitaire et social, où il faut, selon lui, encore plus se mobiliser.
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