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Témoignage : le traumatisme des "enfants de la Creuse" réunionnais

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Témoignage : le traumatisme des "enfants de la Creuse" réunionnais
Témoignage : le traumatisme des "enfants de la Creuse" réunionnais Témoignage : le traumatisme des "enfants de la Creuse" réunionnais (France 2)
Article rédigé par France 2
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France 2

France 2 a rencontré Marlène Morin qui, comme plus de 2 000 enfants réunionnais dans les années 1960-1970, a été envoyée en Métropole pour repeupler les zones rurales.

Elles ont bravé la grève et enduré plusieurs heures de bus afin d'obtenir la vérité sur leur histoire, celle des "enfants de la Creuse". Marlène Morin avait 15 ans quand elle a quitté la Réunion, et débarqué à Paris pour avoir une belle vie il y a 52 ans. Comme près de 2 000 enfants à l'époque, elle fait partie des Réunionnais de la Creuse, une page douloureuse de l'Histoire de France. Dans les années 1960, le député Michel Debré encourage le déplacement des enfants de la Ddass de l’île de la Réunion vers la Métropole avec la volonté de repeupler les campagnes françaises qui se vident. Avant d'être confiés à des familles, beaucoup de ces Réunionnais vont passer par un foyer à Guéret, dans la Creuse.

Retrouver des racines perdues

C'est le cas de Marlène. On lui promettait des études, un beau métier, elle a vite déchanté. Elle a décidé de cacher ce passé douloureux à ses enfants, comme elle l'avait confié à France 2 l'an dernier. Marlène a retrouvé son île en novembre dernier, 52 ans après son départ. À l'aéroport, personne ne l'attendait, ce qui l'a beaucoup affecté. Après quelques jours, elle retrouve la trace de sa petite soeur qui n'avait que 9 ans quand Marlène a quitté l'île. Depuis elle est rentrée en Métropole, mais reste en contact avec sa soeur plusieurs fois par semaine. Les Réunionnais de la Creuse sont beaucoup à vouloir une nouvelle fois tisser des liens avec leur famille. Ils attendent beaucoup de la commission qui a enquêté pendant deux ans. Ils aimeraient que des lieux soient consacrés à leur mémoire, que leur histoire soit racontée dans les manuels scolaires et des billets d'avion pour retourner chaque année sur l'île. Après son voyage, Marlène a pris la décision de rentrer à La Réunion. 

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