La tête d'Henri IV ne serait finalement pas la sienne
Les scientifiques n'en finissent pas de faire tourner la tête d'Henri IV. A tel point que celle-ci ne serait pas réellement la sienne. Une nouvelle étude, publiée mercredi dans la revue European Journal of Human Genetics, en contredit une précédente qui avait authentifié, en 2010 puis en 2012, un crâne momifié comme étant celui du Bon roi. Elle s'était notamment basée sur les correspondances génétiques qui existaient, selon elle, entre le crâne d'Henri IV et le sang de Louis XVI, son descendant.
Or le sang utilisé "n'est pas le sang de Louis XVI ", affirme aujourd'hui Jean-Jacques Cassiman, directeur du service de Génétique humaine de l'Université de Louvain, en Belgique, et coauteur, avec l'historien Philippe Delorme et le généticien Ronny Decorte, de cette nouvelle étude sur le sujet.
"A moins qu'Henri IV ne soit pas le fils de sa mère "
Dans celle-ci, il explique avoir comparé la signature génétique de la relique avec des prélèvements ADN réalisés sur trois descendants vivants de la maison de Bourbon. Il n'y a pas trouvé de point commun. Du coup la comparaison entre ce sang et la fameuse tête momifiée tombe. Et Henri IV perd sa tête.
Par ailleurs, une seconde comparaison portant cette fois sur l'ADN mitochondrial (transmis par la lignée féminine), a aussi montré qu'il n'était pas possible que l'ADN de la tête momifiée provienne d'Henri IV. En comparant celui-ci avec celui d'Anne de Roumanie, une femme de 89 ans directement reliée à la mère d'Henri IV, il a découvert que le patrimoine génétique ne correspondait pas à celui du crâne mystérieux. "A moins qu'Henri IV ne soit pas le fils de sa mère ", a ironisé le Pr Cassiman.
Une querelle scientifique
Retrouvée en 2008 après plusieurs siècles de pérégrinations, la tête du roi Henri IV, assassiné en 1610, avait été authentifiée en 2010 par une équipe d'une vingtaine de spécialistes conduite par le légiste Philippe Charlier, sur la base de nombreux recoupements scientifiques et historiques, immédiatement contestés point par point par l'historien Philippe Delorme.
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