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Des scientifiques tentent de résoudre le mystère de squelettes menottés en Grèce ancienne

Ces 80 restes humains ont été découverts en avril, dans une fosse commune. Trois mois plus tard, les chercheurs penchent pour une exécution de masse, sans connaître les raisons exactes du sort réservé à ces individus.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Les scientifiques tentent de percer le mystère de ces squelettes alignés et menottés, mis au jour dans la nécropole athénienne de Falyron Delta. Ils ont organisé une visite du site, le 27 juillet 2016. (ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS)

C'est un mystère dont les archéologues sont friands. En avril, quelque 80 squelettes ont été découverts dans une fosse commune à Athènes (Grèce), avec les poignets menottés par des chaînes en fer. Trois mois plus tard, les chercheurs ont organisé une visite du site archéologique, le 27 juillet, au cours de laquelle ils ont indiqué que ces individus auraient été victimes d'une exécution de masse. En revanche, les chercheurs n'ont toujours pas identifié les victimes, ni même compris pourquoi elles ont été enterrées avec une certaine marque de respect.

Beaucoup de squelettes sont menottés au-dessus de la tête, avec des chaînes de fer au niveau des poignets.  (ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS)

Ces squelettes ont été mis au jour dans la nécropole de Falyron Delta (en anglais), elle-même découverte pendant la construction d'un opéra et d'une bibliothèque, entre le centre-ville d'Athènes et le port du Pirée. Un squelette avec les mains liées avait déjà été évoqué dans une vidéo datée de juillet 2014, dans le cadre plus général des fouilles menées sur le site.

Les chercheurs ont peu d'indices pour percer le mystère des squelettes menottés, mais, selon eux, la nécropole est datée d'une période comprise entre le VIIIe et le Ve siècles av. J.-C. Autre détail important : la disposition des corps, qui ont tous les mains menottées. Certains squelettes sont alignés, en partie recouverts de sable, d'autres empilés les uns sur les autres, bras et jambes emmêlés, mâchoires ouvertes. Beaucoup ont les bras au-dessus de leur tête.

L'hypothèse d'un coup d'Etat manqué

"Ils ont été exécutés, tous de la même manière. Mais ils ont été enterrés avec respect", a précisé Stella Chryssoulaki, qui dirige les recherches, lors de cette rare visite du site archéologique. "La plupart d'entre eux sont très, très jeunes et étaient en très bonne santé quand ils ont été exécutés." La disposition ordonnée des corps indique que les victimes étaient davantage que des esclaves ou de simples criminels de droit commun, mais les scientifiques misent désormais sur des analyses ADN, pour en apprendre davantage sur la cause exacte de leur mort.

Une vue générale de la nécropole de Falyron Delta, le 27 juillet 2016. (ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS)

Les chercheurs privilégient l'hypothèse de partisans de Cylon, un noble Athénien et champion olympique, qui a tenté de mener un coup d'Etat à Athènes en 632 av. J.-C., avec l'aide de son beau-père, le tyran de Mégare. Après l'échec du putsch, Cylon a réussi à se cacher dans un temple de l'Acropole avant de s'enfuir, mais ses partisans ont tous été tués. "C'est une période de grande violence pour la société athénienne, une période où les aristocrates, les nobles se battent entre eux pour le pouvoir", rappelle Stella Chryssoulaki. Cette détective des temps anciens va encore devoir creuser pour résoudre l'énigme.

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