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Bolivie : l'essor du quinoa

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Article rédigé par franceinfo
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Le dossier de cette édition, nous évoquons un aliment de plus en plus présent dans nos assiettes. Il s'agit du quinoa, une graine de la famille des betteraves et des épinards. On la mange en accompagnement ou en salade et même en dessert. D'où vient le quinoa ? Comment est-il cultivé et récolté.

Ce sont les femmes de l'Altiplano, ces terres boliviennes perchées à 4.000 m d'altitude. Aujourd'hui elles accueillent un Français. Comme chaque année, ce patron ardéchois visite ses associés du bout du monde. Direction les champs de quinoa. Cette pseudo-céréale dont les Occidentaux raffolent.

On va voir le début de la récolte.

Didier Perréol dirige une entreprise leader en Europe pour le marché du quinoa. Son réseau de petits producteurs est implanté sur ces hauts plateaux. Un climat rude mais idéal pour cette plante cultivée ici depuis l'époque des Incas. C'est l'une des zones habitées les plus hautes au monde.

La récolte est magnifique, les épis sont d'une belle hauteur, 1 m 50. On voit que la graine est à maturité.

Une graine aux qualités nutritionnelles exceptionnelles: digeste, sans gluten, mais riche en fer comme en protéines.

Le quinoa accompagne plein de plats, c'est meilleur que le riz.

En moins de 20 ans, cette graine millénaire a sorti des centaines de villageois de la pauvreté. En s'entichant du quinoa, Américains ét Européens ont provoqué une stupéfiante demandé. Ces familles vendent leurs graines le triple d'il y a 6 ans. Maisons en parpaings plutôt qu'en argile, antennes paraboliques, écrans plats et fours à énergie solaire, c'est l'illustration matérielle de la fièvre du quinoa.

C'est une tête de lama qui est en train de cuire. On la mangera ce soir.

Le lama, victime collatérale de la popularité du quinoa. Les villageois sont tentés de s'en débarrasser pour cultiver 100 % de leurs parcelles et gagner plus d'argent. Or notre Français commercialise un quinoa bio, sans engrais chimiques. Il doit convaincre les producteurs de garder leurs traditions.

Les crottes de lama serviront de compost pour enrichir les sols et permettre au quinoa de se développer.

Réunion annuelle dans une salle du village. Les producteurs acceptent de garder leurs lamas et éviter une monoculture intensive qui appauvrirait leurs terres. En échange, ils gagneront plus qu'avec un autre intermédiaire. C'est la base du commerce équitable.

Vous pouvez compter sur moi, sur mon entreprise, et sur mes collaborateurs qui font connaître votre grain d'or.

A 5 H de route du village, l'usine construite par les Français. Les graines sont débarrassées de leur pellicule amère avant l'exportation vers l'Europe. Il y a 20 ans, 500 kg de quinoa quittaient chaque semaine cette installation. Maintenant, c'est quatre conteneurs tous les huit jours. Mais le miracle ne durera pas. De plus en plus de pays, dont la France, commencent à cultiver le quinoa.

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