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Pour chasser le rhinocéros noir, comptez 250 000 euros

Un club de chasseurs texans a vendu aux enchères un permis de tuer le rhinocéros en Namibie. La somme a été versée à un fonds pour la protection de cette espèce menacée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un rhinocéros noir paît dans une réserve près de Durban (Afrique du Sud), le 22 mars 2012. (ROGAN WARD / REUTERS)

Le rhinocéros noir a quasiment disparu en Afrique de l'Ouest. Mais l'heureux gagnant d'une vente aux enchères va pouvoir se rendre en Namibie pour en tuer un spécimen. Un permis de chasse a en effet été adjugé, samedi 11 janvier au Texas (Etats-Unis), pour la somme de 350 000 dollars (256 000 euros).

Le Dallas Safari Club (DSC), qui organisait la vente, a toutefois déclaré que la totalité de la somme serait versée à un fonds namibien pour "des patrouilles antibraconniers, la protection de l'habitat, la recherche et d'autres mesures cruciales pour la protection de la population menacée des rhinocéros noirs". Une démarche paradoxale ? 

Tuer les vieux mâles pour protéger les reproducteurs

Ces "permis de tuer" ne sont pourtant pas nouveaux : le pays en vend depuis 2012 pour chasser l'éléphant, le lion, et, à raison de cinq par an, le rhinocéros noir, dont il ne reste que 5 000 individus en Afrique. "La chasse sélective permet à la population de rhinocéros de croître", s'est justifié (en anglais) le directeur du club de chasseurs, qui a reçu une dizaine de menaces de mort avant la vente aux enchères. "Eliminer les vieux mâles, qui ne sont plus en âge de se reproduire, qui sont attachés à leur territoire, qui sont agressifs et qui souvent tuent les mâles plus jeunes et pouvant se reproduire, les femelles et même les jeunes, augmente la survie et la reproduction d'un troupeau."

Des responsables namibiens chargés de la protection de la nature accompagneront les chasseurs au Parc national de Mangetti, où la chasse doit avoir lieu, "pour s'assurer que les bons animaux soient tués", affirme le DSC. Le ministre adjoint de l'Environnement, Pohamba Shifetala Namibie, continue de défendre ce programme de chasse, critiqué par de nombreuses organisations.

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