La Nouvelle-Zélande accusée de ne rien faire pour sauver le dauphin Maui
Il ne reste plus que 55 adultes, rassemblés au large du pays.Si l'alerte est donnée, les actions tardent.
Le Maui est le dauphin le plus rare de la planète. Si rare qu'il pourrait bien disparaître d'ici 2030, craignent les experts. Cette sous-espèce, dont il ne reste plus que 55 adultes rassemblés au large de l'île du Nord, de la Nouvelle-Zélande, fait l'objet mercredi 12 juin d'une réunion du comité scientifique de la Commission baleinière internationale (CBI). Elle se tient jusqu'au 15 juin à Jeju, en Corée du Sud.
A cette occasion, les défenseurs de la vie sauvage ont pressé Wellington d'agir pour éviter que ces cétacés disparaissent à jamais. Les dauphins Maui "sont au bord de l'extinction. Si on ne fait pas quelque chose tout de suite, jamais ils ne survivront", prévient Liz Slooten, professeure de zoologie à l'université d'Otago, en Nouvelle-Zélande.
Les dauphins Maui ne mesurent pas plus d'1,7 mètre, arborent des reflets gris et blancs et tiennent leur nom d'un demi-dieu polynésien.
Plusieurs menaces pèsent sur le cétacé
Citant un rapport d'experts commandité par le gouvernement, Liz Stoolen indique que cinq de ces cétacés sont tués tous les ans par les pêcheurs, lors de prises accidentelles. Selon les autorités néo-zélandaises, les filets maillants, ces filets de nylon fixés verticalement et laissés dans l'eau, sont la principale cause de disparition des dauphins. Les pêcheurs, qui démentent être responsables, craignent que des restrictions à la pêche nuisent à leur activité.
Les associations écologiques pointent également du doigt l'exploitation minière des fonds sous-marins, y compris la surveillance sismique, tandis qu'un propriétaire d'une usine de transformation de poissons évoque la toxoplasmose des dauphins.
Beaucoup d'explications... mais aucune décision n'a été prise pour protéger cette espèce, déplorent les associations. "Le temps est un facteur essentiel avec des populations aussi basses, leur nombre peut chuter d'un coup, s'inquiète Karli Thomas, de Greenpeace. Nous craignons que le gouvernement fasse traîner les choses jusqu'à un point de non-retour. Attendre qu'on n'en parle plus, faute de survivant, n'est pas une solution."
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