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"Je gère pas mais Liska le fait à ma place" : des adolescents non-voyants rencontrent leurs chiens guides en classe d'été

Des jeunes non-voyants viennent de participer à une classe d’été à l’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse. Objectif du séjour : leur faire rencontrer le chien guide qui leur est offert par la fondation Frédéric Gaillanne.

Article rédigé par Marie-Christine Lauriol, franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Spécifiquement formé, le chien guide aide la personne aveugle ou mal-voyante à se déplacer, notamment en milieu urbain. Le chien doit marquer l'arrêt devant chaque obstacle. Les bons réflexes sont récompensés. Photo d'illustration.  (MAXPPP)

Ils sont âgés entre 12 et 17 ans, sont non-voyants, et viennent de participer à une classe d'été un peu particulière. L'objectif de leur séjour à l’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, était de rencontrer le chien guide qui leur est offert par la fondation Frédéric Gaillanne. C’est la seule école d’éducation de chiens guides en Europe exclusivement destinée aux enfants aveugles et malvoyants.

Pendant 15 jours, les jeunes et leurs nouveaux compagnons ont pu apprendre à se connaître et à se déplacer ensemble. Franceinfo les a accompagnés pour un exercice en situation réelle dans le métro à Marseille.

Une relation de confiance

Parti de la Gare Saint-Charles, le groupe doit d’abord emprunter un escalator pour rejoindre la station de métro. Même si elle est accompagnée, Carla, 15 ans, appréhende un peu le monde et le bruit. "Je gère pas mais Liska le fait à ma place", explique-t-elle.

Liska, un Saint-Pierre de 18 mois, partage depuis seulement 15 jours la vie de la jeune fille. Ils semblent pourtant inséparables. Cette complicité n’est pas due au hasard. Les chiens sont effet sélectionnés sur plusieurs critères. "Un enfant qui marche vite, on ne va pas lui donner un chien qui est trop lent. Ensuite, il y a des affinités au niveau des tempéraments", souligne Violette, éducatrice.

Un travail d'équipe

Sur le quai, la responsable du groupe, Céline Krieger, donne les dernières instructions avant de monter dans la rame. Le métro va venir de droite, les chiens et leurs jeunes maîtres sont prêts. Les wagons s’arrêtent. Les enfants donnent alors la consigne "A la porte!" et se laissent guider. C’est parti pour 10 stations. De quoi prendre le temps de féliciter le chien pour son travail, avec parfois une friandise à la clé.

Quand elle fait quelque chose de difficile ou qu’elle a peur, il faut bien la féliciter, alors on donne des croquettes.

Carla, 15 ans, non-voyante

à franceinfo

La ligne 1 du métro marseillais s’arrête à La Fourragère, son terminus. Les adolescents vont monter et descendre les escalators en boucle avant de repartir dans l’autre sens. Céline Krieger est fière de ses élèves : "Chacun d’entre eux nous donnent une véritable leçon de vie, de courage, d’exemplarité. Ils sont extraordinaires." Depuis trois ans, la fondation Frédéric Gaillanne a remis plus de 60 chiens à des adolescents.

A Marseille, reportage de Marie-Christine Lauriol.

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