: Vidéo TGV, maisons, animaux domestiques : les incidents de chasse se multiplient
Grosse frayeur pour les passagers du TGV Paris-Nice mercredi 12 décembre : une balle de chasse a traversé la vitre du train et a terminé dans un appui tête. Le nombre d'incidents de chasse de ce type a augmenté de 40% depuis 2011.
Les chasseurs l’affirment : le nombre d’accidents de chasse est au plus bas depuis 20 ans. C’est vrai, mais L’oeil du 20 heures a trouvé d’autres chiffres, plus inquiétants : les incidents de chasse. Tous ces tirs qui finissent dans une habitation, un véhicule, ou même un animal domestique ont, eux, explosé.
“La balle est sortie de l’appui-tête”
Ligne TGV Paris-Nice, la semaine dernière : en plein voyage, une balle de chasse traverse une vitre du train. “On croyait que c’était une bombe, témoigne une passagère. On a tous sursauté. Et c’est après coup qu’on a réalisé que c’était un tir. La balle est sortie de l’appui-tête : s’il y avait eu quelqu’un à cette place là, la balle serait entrée dans son crâne.”
Est-ce un incident de chasse ? Une enquête est en cours. Ce qui est sûr, c’est que la munition utilisée est une balle pour le gros gibier. Elles portent 5 fois plus loin que les cartouches classiques de petit plomb, et s’utilisent avec les mêmes fusils. Le Président de la Chambre Syndicale des Armuriers Yves Gollety l’affirme : elles ont de plus en plus de succès chez les chasseurs. “Il y a un transfert dans les pratiques parce qu’il y a de moins en moins de petit gibier et de plus en plus de gros gibier, donc les gens tirent beaucoup plus souvent maintenant à balles qu’au plomb.”
157 habitations touchées en 3 ans
Toutes munitions confondues, les incidents de chasse augmentent d’année en année : +40% en 6 ans. Depuis 2015, 157 habitations ont été touchées par des munitions de chasse, 99 véhicules… ou encore 21 vaches.
Et ça continue. Depuis l’ouverture de la chasse, les incidents se succèdent : en Gironde, un père de famille a vu avec ses enfants une balle traverser le salon. “A 2 mètres près je suis pile dans la trajectoire,” relève-t-il après coup.
L’histoire se reproduit le lendemain en Savoie. Et dans le Vercors, trois jours plus tard, Claude et Michel Charles trouvent leur chat criblé de plombs. Ils vivent en lisière de forêt depuis 20 ans, mais ces dernières années, disent-ils, les chasseurs se sont rapprochés de leur maison. “Ils commencent à avoir la gâchette un peu trop facile,” regrette Michel Charles. Sa femme ajoute : “Ca a été une fois dans la cour, une fois sur le toit et une fois sur notre chat.” Tigrou est mort au bout du jardin, alors qu’il est interdit de chasser à moins de 150 mètres d’une habitation.
Pourquoi des incidents, si près des maisons ? Pour l’office national de la chasse, cela s’explique par un déplacement du gibier : à la recherche de nourriture, sangliers et chevreuils quittent les forêts, pour se rapprocher des zones habitées.
Malheureusement, le chasseur n’a pas l’habitude de chasser autour des maisons, il ne peut pas tirer comme il tirait tranquillement au milieu de la forêt, il n’est pas formé pour, il n’a pas l’habitude, et c’est la raison pour laquelle les incidents augmentent d’année en année.
Jacques Bouchet - Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
L’office national appelle les chasseurs à plus de vigilance. Car les incidents explosent, alors que le nombre de chasseurs, lui, ne cesse de diminuer depuis 30 ans.
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