"Plusieurs dizaines de personnes étaient autour de la piscine" : que vont devenir les trois orques du Marineland d’Antibes dans les Alpes-Maritimes ?

D'ici la fin de l'année 2026, la captivité des cétacés sera interdite en France. Le sort d'Inouk, Wikie et Keijo du Marineland d'Antibes inquiète notamment les associations de protections des animaux, qui redoutent un départ vers le Japon.
Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marineland a commencé à préparer les orques pour un éventuel départ (PATRICE LAPOIRIE / MAXPPP)

Sur les images filmées par l'association One Voice, le 9 janvier, on aperçoit la famille d’orques - Inouk, Wikie et Keijo -, dans un bassin étroit, vidé au trois-quarts. "Plusieurs dizaines de personnes étaient autour de la piscine avec un brancard tiré par une grue pour essayer de mettre les orques dessus", raconte Muriel Arnal, la présidente de One Voice. Comme elle, de nombreux défenseurs des animaux s'inquiètent de l'avenir des trois orques du Marineland d'Antibes dans les Alpes Maritimes.La captivité sera interdite fin 2026, comme le prévoit la loi sur la maltraitance animale.

Cette semaine, le Marineland a donc préparé ses orques à un départ. Un entraînement filmé par l’association One Voice, qui redoute un projet de vente des orques à un zoo japonais. Un pays moins protecteur pour ces animaux.

Muriel Arnal assure qu’une délégation japonaise était d'ailleurs sur place lors de l'opération organisée à Marineland. "Cela a certainement permis aux Japonais qui vont payer ces orques des millions de dollars de les voir de plus près, avant de prendre leur décision finale", selon elle.

"Les envoyer dans un endroit pire"

La préfecture des Alpes-Maritimes confirme cet entraînement au départ, mais précise qu’aucune demande de permis d’exportation ou de certificat sanitaire, indispensable au voyage, n’a pour l’instant été déposée par le parc.

"Les spécialistes nous disent que, là, ils ne répondent de rien au niveau de leur survie"

Muriel Arnal, la présidente de One Voice

à franceinfo

Si c'est de toute façon l’Etat qui aura le dernier mot, Muriel Arnal ne cache pas sa préoccupation : "On nous a dit : on prend une loi de protection animale, on va les transférer dans des sanctuaires. Mais en fin de compte, cette loi permet à Marineland d'avoir ce prétexte pour les envoyer dans un endroit pire. Elles vont être séparées pour reproduction", déplore-t-elle.

One Voice avait proposé une solution de sanctuaire au Canada, une proposition restée sans réponse. De son côté, le parc de Marineland se mure dans le silence mais l’office de tourisme confirme que les spectacles d’orques sont terminés, ce qui a fait d’ailleurs baisser de 5 euros le prix des billets pour l'année 2024.

Une expertise judiciaire est par ailleurs prévue la semaine prochaine, sur l’état de santé des trois orques du parc, alors qu’un orque y est mort à l’automne dernier. Les résultats d’autopsie ne permettent pas pour l’instant d’en expliquer la cause. Des examens complémentaires ont été demandés par l’Etat.

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