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L'entraîneur de tennis de Levallois mis en examen pour "viols et agressions sexuelles sur mineures"

Il a reconnu avoir commis un viol contre une des trois élèves qui l'accusent d'avoir abusé d'elles entre 1999 et 2005.

Article rédigé par franceinfo
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Agé de 48 ans, le pédophile présumé a été arrêté par la brigade de protection des mineurs de la PJ parisienne. (LAURENCE MOUTON / PHOTOALTO / GETTY IMAGES)

Après l'affaire Régis de Camaret, condamné pour viols sur mineures, un nouveau scandale sexuel secoue le tennis français. Un entraîneur du Levallois Sporting Club (Hauts-de-Seine) a été mis en examen pour "viols et agressions sexuelles sur mineures", mercredi 7 mai, a annoncé Robert Gelli, procureur de la République de Nanterre. Trois anciennes élèves l'accusent d'avoir abusé d'elles entre 1999 et 2005. 

Le parquet de Nanterre a requis un mandat de dépôt à son encontre. Francetv info résume ce que l'on sait de l'affaire. 

Que sait-on de l'entraîneur mis en cause ? 

Agé de 48 ans, il est originaire du New Jersey (Etats-Unis). Actuellement entraîneur de tennis au Levallois Sporting Club (LSC) de Levallois-Perret, Il a été arrêté lundi 5 mai et placé en garde à vue jusqu'à son défèrement devant un juge d'instruction ce mercredi. 

"Au moment des faits qui lui sont reprochés, il ne travaillait pas à Levallois, mais à Sarcelles", précise Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret. "Il est arrivé chez nous en 2008 et a toujours travaillé dans notre club avec son épouse. Il n'y a jamais eu la moindre plainte contre lui", ajoute-t-elle. Le directeur du LSC, Sofiane Guetatfa, abonde dans son sens, au micro de France 3 : 

Professeur de tennis soupçonné de viols : "On tombe de très haut" (Stéphanie Desjars, Norbert Cohen, Didier Morel / France 3)

Selon RTL, "les policiers évoquent un 'prédateur sexuel', 'manipulateur', qui avait une emprise terrible sur ses jeunes victimes présumées, dont le nombre pourrait être considérable". 

Quels sont les faits qui lui sont reprochés ? 

Il est soupçonné d'avoir commis entre 1999 et 2001 plusieurs "viols et agressions sexuelles" sur l'une de ses anciennes élèves, âgée de 12 ans au moment des faits. Il aurait également entre 2001 et 2005 agressé et violé deux autres adolescentes de 17 ans à plusieurs reprises.

Les faits se sont déroulés notamment à Paris, à La Baule (Loire-Atlantique), dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise, tantôt à son domicile, dans sa voiture, tantôt dans les locaux du club de Sarcelles ou lors de déplacements pour des matchs ou des tournois.

Que reconnaît-il ? 

"Il ne conteste pas les relations sexuelles avec ces trois jeunes filles, mais assure qu'elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier", précise le procureur.

L'homme reconnaît également avoir exercé des violences physiques et psychologiques sur ses victimes. "Il a porté des coups, a filmé l'une d'entre elles en train de lui faire une fellation et a menacé la jeune fille de diffuser la vidéo", détaille le magistrat.

Comment l'affaire a-t-elle éclaté ?  

"Les victimes ont gardé le silence pendant des années car elles se sentaient sous son emprise", précise une source judiciaire.

En février, l'une d'elles a déposé plainte et, en mars, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre. Depuis, deux autres jeunes filles se sont manifestées. L'enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la PJ parisienne.

Quelles sont les réactions du monde politique et sportif ? 

Selon RTL, le président de la section tennis du LSC, Henri Leconte, a été entendu comme témoin dans ce nouveau dossier. Interrogé par la radio, il se dit "sous le choc". "Ce sont des situations qui arrivent malheureusement encore une fois dans le sport, déplore l'ancien champion de tennis. Ce sont des gens qui sont malades, qu'il faut traiter. Il ne faut pas qu'ils soient en contact avec ces personnes-là."

Henri Leconte : "On est choqué" (Sophie Rodier, Josselin Debraux, Olivier Gardette / France 2)

De son côté, la ministre de la Jeunesse et des Sports, Najat Vallaud-Belkacem, a réagi à la sortie du Conseil des ministres : "Comptez sur moi pour regarder de façon très précise comment, d’un point de vue disciplinaire, on peut agir de manière plus efficace contre les violences et le harcèlement sexuel dans le sport (...). Ça n'est plus acceptable. Il faut que les sanctions soient dissuasives. Ce n'est pas admissible."

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