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Nice : un homme mis en examen après une tentative de féminicide

La victime a été blessée à l'arme blanche lundi. Elle avait fait un signalement à la police 48 heures avant les faits, accusant son conjoint d'agression sexuelle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Selon la famille, c'est le fils de la victime, âgé de cinq ans, qui a appelé les pompiers (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Un homme a été mis en examen et placé en détention provisoire mercredi 23 février pour tentative de féminicide, a appris franceinfo auprès du procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme. La femme est sévèrement blessée au cou et au visage, selon sa famille. La famille de la victime a diffusé une photo d'elle sur un lit d'hôpital, sur Instagram, montrant deux grandes plaies sur le côté du cou et du visage, ainsi que des marques bleues sur le cou. "Johanna a été poignardée et étranglée dans son sommeil, devant ses enfants. (…) Johanna a subi plusieurs interventions chirurgicales", explique sa famille, qui demande à ce que "justice soit faite" et que "son agresseur paie pour son crime".

Selon la famille, le fils de la victime, âgé de cinq ans, a appelé les pompiers, "c'est sans doute cet acte qui a sauvé la vie de Johanna qui a échappé de peu à la mort suite à des blessures profondes qui ont transpercé sa joue, déplacé sa mâchoire et ont approché à moins d'un centimètre de son artère jugulaire".

Un signalement à la police 48 heures avant les faits

La femme avait signalé son conjoint à la police pendant le week-end, disant avoir été victime d'une agression sexuelle de sa part, mais elle n'avait pas déposé plainte, selon le parquet de Nice. Sa famille parle d'une tentative de viol. L'homme avait été placé en garde à vue puis remis en liberté dimanche soir "faute d'éléments suffisamment probants à ce stade des poursuites".

"Aucune mesure de protection n'a été prise et le drame est ensuite survenu", s'est insurgé la présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides, Sylvaine Grévin, ce mercredi, comme le rapporte France Bleu Azur. La FNVF a publié une lettre ouverte mercredi 23 février, adressée au président, au garde des Sceaux et au ministre de l'Intérieur, dans laquelle elle estime "inacceptable" que cette femme n'ait "pas bénéficié des dispositifs existants pour la protéger, cela au péril de sa vie et celle de ses trois enfants". La FNVF demande l'ouverture d'une enquête auprès de l'IGPN, la police des polices, et de l'inspection générale de la justice "afin d'établir d'éventuels manquements et/ou responsabilités qui auraient pu conduire à ce drame". Elle estime que "l'histoire se répète encore une fois", après le féminicide de Chahinez Daoud, en mai 2021 à Mérignac. Elle demande également un suivi des enfants du couple par une unité spécialisée en psycho-traumatisme.

Le couple était connu de la justice pour des faits de violences conjugales réciproques. L'homme s'est vu proposer une composition pénale avec stage de prévention aux violences conjugales – donc sans passer par un procès – pour des faits de 2020. Son épouse l'a aussi accusé de violences en 2021, sans aller au bout de la procédure. La victime avait elle-même été mise en cause pour des violences conjugales contre cet homme en 2021 et a bénéficié d'une alternative aux poursuites, via un stage de prévention aux violences conjugales.

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