À Salasc (Hérault), le cycliste Jean-Marie Delourme roule les yeux fixés sur le sol, afin d'éviter les nids de poule. Rouler en campagne est devenu risqué : "C'est catastrophique, c'est dégradé, c'est dangereux", assène le cycliste. Les habitants du village ont renommé cette départementale la "route des rustines". Le cas est loin d'être isolé. À Rouen (Seine-Maritime), la municipalité vient de combler pas moins de 14 000 trous.En cause, le désengagement de l'ÉtatSur le million de kilomètres du réseau routier français, l'état des chaussées ne cesse de se dégrader. En 2012, selon la Cour des Comptes, 43 % des routes nécessitaient des travaux d'entretien. Ce taux est de 53 % en 2022. En cause : le désengagement de l'État. Pour résoudre ce problème, il faudra mettre la main au portefeuille : c'est du moins ce que préconise la loi d'orientation des mobilités, avec un budget porté à un milliard d'euros par an d'ici à 2037.