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Toujours très contesté, le centre d'hébergement de sans-abri du 16e arrondissement de Paris a ouvert ses portes

Le centre d'herbergement pour les sans-abri du 16e arrondissement de Paris a reçu vendredi ses premiers résidents. L'incendie des bâtiments il y a deux semaines n'a pas retardé l'ouverture. Certains riverains s'inquiètent toujours pour leur sécurité.

Article rédigé par Rosalie Lafarge
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le centre d'hébergement pour sans-abri dans le 16ème arrondissement de Paris (THOMAS SAMSON / AFP)

Malgré la polémique qu'il suscite depuis l'annonce de sa création, le centre d'hébergement pour les sans-abri du 16e arrondissement de Paris a bien ouvert ses portes le vendredi 4 novembre. À terme, 200 personnes dormiront dans les cinq bâtiments installés dans le très chic quartier de la capitale. Le 17 octobre dernier, un début d'incendie, sans doute volontaire, touchait les constructions. Rien d'assez important pour retarder l'ouverture.

Un accueil qui inquiète toujours certains riverains, notamment pour leur sécurité. "Moi je suis une femme, je vis seule, déplore cette habitante du 16e arrondissement, je me promène beaucoup au bois de Boulogne, je ne suis pas vraiment rassurée." Tous les arguments sont bons pour dire "non", même les plus étonnants.

Il parait que dans le quartier on vole beaucoup de petits chiens ,alors si tous ces gens se mettent à voler des chiens, ça m'inquiète énormément.

Une habitante du 16e arrondissement

Les modules provisoires sont à peine visibles, masqués par les arbres entre les beaux immeubles et le bois de Boulogne. Une présence discrète mais qui gène quand même, selon cette riveraine : "Je sais pas si vous voyez le quartier, les gens sont furieux. Leurs biens immobiliers sont dévalorisés." 

Une élue à la défense des riverains

"Les habitants du 16e sont ni pires, ni meilleurs que les autres, Il faut juste se mettre à leur place, déclare Ann-Katrin Jégo, élue UDI du 16e arrondissement. Dans quel quartier résidentiel cela aurait été possible, sans que personne ne disent rien, sans aucune consultation préalable ? Je ne sais pas."

Rares sont les voix qui s'élèvent pour dire "oui" au centre d'hébergement, mais elles existent. "C'est un manque de charité, s'indigne un riverain, le gens ne pensent qu'à eux. Ils ne pensent pas aux autres."

L'association qui gère le site reste confiante

C'est l'association Aurore qui encadre le projet. Elle est spécialisé depuis 150 ans dans l'accueil en centre d'hébergement et compte bien prouver rapidement que tout peut se dérouler dans le calme. Même dans le 16e arrondissement de Paris. "Pour moi, la plus grande des insécurités est de laisser des enfants dehors", explique Éric Pliez, directeur de l'association Aurore.

"On peut entendre les craintes, affirme Éric Pliez, c'est une équipe de professionnels qui encadre ces personnes. Il peut toujours y avoir des problèmes, comme dans n'importe quel habitat. Le travail de notre équipe, c'est de les régler au plus tôt." Le directeur se veut rassurant : "Partout ailleurs nous avons très rapidement sû lever les inquiétudes. Nous nous engageons à pouvoir mettre en place une commission de suivi et un numéro en cas de soucis. Nous sommes à l'écoute de nos voisins."

Les cinq bâtiments installés dans le quartier ne sont pas destinés à rester là indéfiniment. Ce sont des structures sans aucune fondation creusées dans le sol. Elles seront déplacées dans trois ans.

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