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Vidéo Proxénète à 17 ans, sait-elle que ça s'appelle du "trafic d'êtres humains" ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
Proxénète à 17 ans, et consciente que ça s'appelle du "trafic d'êtres humains"
Proxénète à 17 ans, et consciente que ça s'appelle du "trafic d'êtres humains" Proxénète à 17 ans, et consciente que ça s'appelle du "trafic d'êtres humains"
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Sur le nouveau fléau de la prostitution des mineures, "Complément d'enquête" a recueilli des témoignages sidérants. Comme ceux de Lucille et Sophie, 17 et 16 ans. L'une est proxénète, l'autre prostituée. Dans cet extrait, la première explique comment elle gère son "business". 

Comme toutes les ados de leur âge, ces deux collégiennes que Rola Tarsissi a rencontrées pour "Complément d'enquête" adorent se vanner, et aussi se filmer pour poster leurs vidéos sur les réseaux sociaux. A la différence que Lucille, 17 ans, joue la proxénète pour sa copine Sophie, 16 ans, élève de 3e… et une dizaine d'autres. Un business comme un autre, selon elle, qui s'est "reconvertie" après des petits trafics de cannabis.

Dans cet extrait, Lucille explique comment elle gère son affaire et répartit les bénéfices : "Le rôle que je joue, c'est à peu près le rôle du mac. En gros, certaines filles vont m'envoyer un message pour me dire qu'elles ont besoin d'un client parce qu'elles ont besoin d'argent. Je vais leur dire 'ok, tu me retrouves à telle adresse'."

Elle risque dix ans de prison 

"Au final, si la meuf, je la fais bosser, c'est 60% [pour moi]/40% [pour elle], et je l'assume totalement. Sinon, c'est 50/50, et elle s'assume toute seule." "Assumer", c'est-à-dire tout organiser : le lieu, hôtel ou appartement, la coiffure, la manucure, la tenue…

Est-elle consciente que ce qu'elle fait est illégal ? Oui, et elle sait même comment ça s'appelle, aux yeux de la loi : "du trafic d'êtres humains". Mais "pour moi, c'est pas du tout ça, tente-t-elle, sans se démonter. Pour moi, c'est aider des gens dans le besoin, en quelque sorte". Lucille joue la provoc, mais elle risque jusqu'à dix ans de prison ferme.

Extrait de "Dealers d'adolescentes", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" le 9 novembre 2017.

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