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Trois choses à savoir sur le groupe Korian, propriétaire de l'Ehpad où cinq personnes sont mortes d'une probable intoxication alimentaire

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est rendue mardi à la maison de retraite de Lherm, près de Toulouse. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un gendarme devant l'entrée de La Chêneraie à Lherm (Haute-Garonne), le 1er avril 2019, l'Ehpad où cinq personnes ont trouvé la mort. (ERIC CABANIS / AFP)

L'affaire de la probable intoxication alimentaire survenue dimanche dans un Ehpad privé de Lherm, près de Toulouse (Haute-Garonne), n'en finit pas de prendre de l'ampleur. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est rendue mardi 2 avril à la maison de retraite, où cinq résidents ont trouvé la mort. Douze pensionnaires ayant souffert de vomissements et diarrhées sont toujours hospitalisés, sans indication de pronostic vital engagé, a précisé l'agence régionale de santé (ARS). Ouvert en 2006, l'établissement baptisé La Chêneraie fait partie du groupe Omega, repris par le groupe Korian le 18 février.

Franceinfo vous résume ce qu'il faut savoir de ce géant européen de l'aide à la personne, plongé en pleine tourmente à l'occasion de cette affaire et dont l'action en Bourse affichait une baisse de 4,8%, lundi soir.

1C'est le leader européen du secteur

Korian est le plus important acteur européen du marché des maisons de retraite. Présent dans cinq pays – la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et l'Espagne – il gère un réseau de 803 établissements représentant 78 000 lits, des maisons de retraite médicalisées, de cliniques spécialisées, de résidences services, mais aussi des soins et d'hospitalisation à domicile.

En pleine croissance, Korian s'est engagé dans une course aux acquisitions, afin de conforter ses ambitions à l'international : il a récemment racheté les groupes Seniors, basé en Espagne, Schauinsland, en Allemagne, et le 18 février, le groupe Omega en France, propriétaire de 12 résidences Ehpad dans l'Hexagone, dont La Chêneraie, où s'est produit le drame.

Signe de sa bonne santé financière, Korian a présenté à la mi-mars un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros, en augmentation de 6,4% par rapport à l'année précédente, pour un bénéfice de 123 millions d’euros, rapporte Le Monde. Le groupe souhaite d'ailleurs "accélérer son développement européen" cette année, avait à cette occasion déclaré sa directrice générale Sophie Boissard. Il a l'ambition de gérer "au moins 3 500 lits supplémentaires" fin 2019.

2Il vante la qualité de sa cuisine

Le groupe met l'accent sur la qualité de la restauration dans ses établissements, en vantant le "cuisiné sur place", dans un secteur souvent pointé du doigt pour sa nourriture insipide. A La Chêneraie, Korian "produit les repas sur place avec ses propres équipes de cuisine", a-t-il précisé dans un communiqué lundi. "Le dernier contrôle réglementaire d'hygiène périodique, réalisé par un bureau d'étude externe, avait eu lieu le 12 février 2019. Les résultats de ce contrôle étaient conformes", a ajouté le groupe.

Au sein de Korian, en général, "tout est préparé chez nous, avec des ingrédients non transformés, achetés à 70% en France (...) nous organisons des concours de chefs et le groupe Gault et Millau a labellisé dix tables", expliquait Sophie Boissard auprès de l'AFP en septembre. Celle-ci assurait ainsi pouvoir "monter en gamme pour le même budget", à la satisfaction des pensionnaires, en centralisant les achats afin de "faire des économies, en supprimant les intermédiaires".

Afin de faciliter le recrutement de chefs et d'aide-cuisiniers, Korian a annoncé début mars s'allier avec les groupes Accor, Adecco et Sodexo pour lancer un projet de centre de formation des apprentis (CFA) dans le secteur de la cuisine et de la restauration, qui doit ouvrir ses portes dès l'an prochain.

3Il a déjà été mis en cause par le passé

Korian, et son principal concurrent Orpea, avaient été mis en cause en septembre 2018 lors d'une enquête d'"Envoyé spécial" consacrée aux conditions de vie dans les Ehpad, qui pointait les dérives des maisons de retraite privées. Les équipes du magazine y relevaient notamment une véritable course aux économies au détriment de la santé des résidents. Le groupe Korian avait alors refusé de répondre aux demandes d'interview.

Un autre épisode avait écorné la réputation du groupe. Début 2017, treize résidents de l'Ehpad Korian Berthelot à Lyon sont morts de la grippe. En tout, 72 résidents sur les 102 pensionnaires que comptait l'établissement avaient contracté le virus. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas), chargée d'enquêter sur le sujet, avait notamment pointé "l'insuffisance patente du taux" de vaccination. Une porte-parole du groupe avait alors assuré que l'entreprise était "[déterminée] à mettre en œuvre les préconisations du rapport" de l'Igas, tout en rappelant que "sur l'ensemble des établissements Korian, le taux de vaccination [atteignait] aujourd'hui les 90%".

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