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Le sexisme toujours à l'oeuvre dans les entreprises

Huit femmes sur dix estiment que les salariées féminines font régulièrement les frais d'attitudes ou de décisions sexistes au sein de leurs entreprises, selon un sondage LH2 pour le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Selon cette étude réalisée principalement auprès des cadres, les femmes racontent souffrir de retards de carrière, se voir confier des tâches dévalorisantes et faire l'objet de remarques désobligeantes.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

"Elle est hystérique ", "elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles ". Ce petit florilège des réflexions entendues par les femmes au sein des entreprises pourrait à lui seul constituer un genre, tout sauf littéraire. 81 % des femmes et 59 % des hommes admettent avoir déjà entendu ce type de remarque dans leurs entreprises, révèle une enquête de l'institut LH2 pour le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) rendue publique ce mardi.

Ces remarques ont des conséquences

Cette enquête se penche sur un phénomène qui n'est pas nouveau. Mais ce que souligne cette enquête c'est que ces remarques ont des conséquences. En effet, pour les femmes interrogées, ces manifestations du sexisme "peuvent modifier le comportement des salariés" (93 %), "ont un impact sur la confiance en soi"  (92 %) et "déstabilisent le travail de ceux qui les subissent " (92 %).

Tâches dévalorisantes ou compétences sous-estimées

Ces phrases stéréotypées seraient par ailleurs l'expression du sexisme ordinaire. Près de 54 % des femmes estiment avoir rencontré un frein professionnel en raison de leur sexe. Ces femmes soulignent par ailleurs qu'elles ont été chargées de tâches dévalorisantes ou sous-estimées par rapport à leurs compétences parce qu'elles étaient des femmes.

Cette étude a été réalisée à partir de deux enquêtes. D'une part, un sondage national mené sur Internet du 12 au 18 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 cadres (39 % de femmes et 61 % d'hommes) travaillant au sein d'établissements de 250 salariés et plus et d'autre part au cours d'une consultation en ligne du 24 septembre au 12 novembre auprès de 14.651 salariés (92 % de cadres, 55 % de femmes et 45 % d'hommes) de neuf entreprises françaises.

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