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Viol présumé chez les pompiers de Paris : un avocat accuse les autorités militaires

Douze pompiers de Paris ont été mis en examen aujourd'hui pour le viol présumé d'un de leurs camarades lors d'un bizutage dans un bus au retour d'une compétition sportive. Le militaire qui est soupçonné d'en être l'auteur principal a été placé en détention provisoire. L'avocat de deux pompiers ayant porté plainte pour viol et violences met en cause les autorités militaires.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

C'est l'affaire est la plus grave ayant touché la prestigieuse Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).
Dimanche dernier, un sapeur-pompier de 24 ans aurait subi le rituel dit de "la fessée, qui consiste à mordre les fesses, puis à les badigeonner de crème ". Le jeune homme dit avoir tenté de se défendre et accuse un officier présent de ne pas être intervenu. Il aurait été alors violé par certains camarades à l'aide d'une bouteille. La scène aurait d'ailleurs été filmée. Un second pompier affirme lui avoir été frappé.
Les douze sapeurs-pompiers présentés devant la justice "minimisent leurs responsabilités en invoquant une tradition et nient toute violence à caractère sexuel", avait-on indiqué jeudi de source judiciaire.

"Briser la loi du silence"

Bénéficiant d'une ITT de trois jours, le jeune homme, engagé depuis trois ans, est actuellement en arrêt de travail. "Les victimes sont encore en état de choc ", a réagi Maître Nicolas Cellupica, l'avocat des deux pompiers. "Elles sont retournées dans leurs familles loin de Paris et bénéficieront d'un suivi psychologique. Il est clair qu'ils ont tiré un trait sur leur carrière de sapeurs-pompiers et c'est le rêve de toute une vie qui s'efface ".
Maître Cellupica a également lancé un appel aux autres pompiers victimes "qui ont subi les mêmes agissements, les mêmes barbaries, les mêmes violences, à se manifester ". "Le bizutage, le rituel, la tradition, ne sont pas une excuse. Je les invite à briser la loi du silence ", a-t-il ajouté.
Pour l'avocat, "ces agissements, ces bizutages, ces barbaries existent depuis des années mais qu'elles sont tues, elles sont passées sous silence y compris jusqu'au plus haut niveau de la hiérarchie ".
"En conséquence, les deux victimes, à côté du volet pénal, ont décidé d'engager la responsabilité des autorités militaires qui n'ont rien fait, qui n'ont pas agi pour empêcher de tels agissements honteux ", a ajouté Maître Cellupica.

Dans cette enquête, un des pompiers est en prison. Les onze autres, en garde à vue depuis trois jours, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Quatre sont mis en examen pour "viol en réunion" et neuf pour "violence volontaire aggravée". Ils sont passibles de la cour d'assises.


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