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Tchernobyl : non-lieu confirmé pour Pierre Pellerin

La Cour de cassation a confirmé mardi le non-lieu dans l'enquête sur l'impact du nuage de Tchernobyl : le professeur Pierre Pellerin, ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants, est désormais définitivement mis hors de cause. Après la catastrophe nucléaire, il avait assuré que le niveau de radioactivité ne présentait pas de danger pour les Français. Michèle Rivasi, co-fondatrice de la Criirad, appelle les associations de victimes présumées à saisir la Cour Européenne des Droits de l'Homme
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

La décision met fin à, selon l'avocat du professeur
Pellerin, à  "25 ans de danse du
scalp autour de lui"
. L'ancien patron du  service central de protection contre les
rayons ionisants se dit, lui, soulagé : la Cour de cassation a confirmé
mardi le non lieu qu'avait prononcé à son égard la cour d'appel de Paris l'année
dernière. L'homme avait été mis en examen pour "tromperie aggravée ".

Cancers de la thyroïde

En 2006, l'association française des maladies de la thyroïde
et l'association antinucléaire Criirad s'étaient portées parties civiles accusaient
Pierre Pellerin d'avoir fourni des informations inexactes sur l'ampleur et la
gravité pour l'Hexagone des retombées radioactives dues à l'explosion du
réacteur de Tchernobyl en Ukraine en avril 1986
. D'après ces associations, qui
s'étaient portées parties civiles, le professeur aurait mis en danger des
personnes qui ont par la suite souffert de cancers radio-induits, dont des
cancers de la thyroïde, en minimisant la gravité des taux de radioactivité sur
le territoire.

Absence de lien de causalité

La Cour de Cassation n'a pas retenu ces charges, en considérant "qu'en
l'état des connaissances scientifiques actuelles"
,  il était impossible d'établir un lien de
causalité entre ces pathologies et la retombée du panache radioactif de
Tchernobyl.

L'avocat des parties civiles, Maitre Bernard Fau, déplorait
mardi que l'on "ferme de plus en plus le prétoire pénal aux affaires de
santé publique
", alors qu'il n'y aurait pour les victimes, "aucun
autre moyen d'accéder à la vérité". Les décisions rendues par la Cour de
cassation ne sont
pas susceptibles de recours : en confirmant le
non-lieu, la Cour met définitivement hors de cause Pierre Pellerin dans cette
affaire.

" C'est presque une décision politique, un mensonge d'Etat "

La décision de la Cour a choqué la député européenne écologiste Michèle Rivasi, co-fondatrice de la Criirad, "C'est presque une décision politique, un mensonge d'Etat : on n'attaque
pas Pellerin pour cacher à la population française que la radioactivité peut
avoir des conséquences sur la santé des gens
", déplore-t-elle.

Si effectivement, à l'époque, la communication des autorités
françaises
avait été désastreuse après l'explosion de la centrale en Ukraine,
Pierre Pellerin n'a jamais affirmé que le nuage radioactif s'était "arrêté
à la frontière
".

 

 

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