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Militaire agressé à la Défense : la DCRI avait été alertée, en vain

Selon "Le Monde", les services de renseignements avaient été prévenus de la radicalisation islamiste de l'auteur présumé de l'agression. 

Article rédigé par franceinfo
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Le suspect de l'agression d'un militaire à La Défense, escorté par un policier, le 29 mai 2013, après son arrestation. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Les services de renseignements français ont-ils failli dans le suivi de l'homme suspecté d'avoir agressé un militaire à la Défense, le 25 mai ? La sous-direction de l'information générale (SDIG) des Yvelines avait en tout cas bel et bien signalé la radicalisation islamiste de l'individu, dans une note datée du 20 février 2013. Mais la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) n'a pas donné suite, selon les révélations du Monde, mercredi 29 mai.

Un jeune homme au "comportement suspect"

Alors que le ministère de l'Intérieur et le parquet de Paris affirment que la police ne disposait pas d'informations sur Alexandre D. après 2009, Le Monde assure que la SDIG des Yvelines a bel et bien "continué à s'intéresser à lui" après cette date. Ce suivi révèle par exemple comment le jeune homme a "exigé de ne pas travailler avec des femmes" lors d'un entretien à la mission locale de Rambouillet, ou comment il s'est vanté "de vouloir partir à l'étranger suivre une formation religieuse".

Refusant l'autorité, notamment celle de ses parents, il fait l'objet de mesures socio-éducatives. Mais en mai 2012, la police municipale de Guyancourt s'inquiète de son "comportement suspect" lors d'une patrouille, alors que l'homme est "revêtu de la tenue traditionnelle (djellaba, foulard à damier blanc et rouge, longue barbe et cheveux couverts par un bonnet)".

"La note n'a même pas été traitée"

"La dérive du jeune homme inquiète la SDIG 78", affirme Le Monde. Le 20 février 2013, la SDIG des Yvelines transmet donc une note aux autorités compétentes : direction départementale de la sécurité publique et préfet des Yvelines, état-major de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, et siège national de la SDIG. La note est alors transmise à la DCRI. En vain : selon Le Monde, "la note n'a même pas été traitée".

Interrogé sur RTL au sujet de ces révélations, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a réaffirmé que "la police et la direction centrale du renseignement intérieur sur ce dossier ont fait leur travail", ajoutant qu'"on ne peut pas judiciariser des gens qui n’ont pas [encore] commis d’actes de violence".

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