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Agression de Roms à Paris : une peine de prison avec sursis requise

Accusé d'avoir versé un produit corrosif sur le matelas d'un couple de Roms, le 16 janvier près de la place de la République, un quarantenaire comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Trois mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende ont été requis à son encontre.
Article rédigé par Romain Geoffroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Alexandre Gelebart SIPA)

Présenté comme "un technocrate de gauche"  par
son avocat, le prévenu, âgé d'une quarantaine d'années, présente bien. Costume
gris, petites lunettes rondes et chevelure fournie, l'homme comparaissait ce
lundi matin devant le tribunal correctionnel de Paris pour "violences volontaires avec préméditation, n'ayant entrainé
aucune incapacité de travail"
.

Pourtant, selon un couple de Roms, cet
habitant du quartier de la place de la République aurait déversé un liquide
noir près de leur matelas, posé dans la rue, le 16 janvier dernier.
 

A la barre, le prévenu a affirmé avoir uniquement voulu nettoyer
le trottoir à l'aide d'un mélange, non-dangereux, de javel et de savon noir.    

Selon le couple de plaignants, leur matelas et leur
couverture avaient été rongés par un produit après que l'homme l'a aspergé tout
en leur disant de dégager. Le mari, aveugle, dit avoir senti une forte odeur
sur le moment. "J'ai entendu ma femme crier, a-t-il raconté aux juges. C'est
à ce moment -là que nous sommes partis."
 Connu des associations de
quartier, le riverain n'en serait pas à son coup d'essai. "Ce n'est pas aux citoyens de chasser
une population qui a le droit de circuler en France", 
a plaidé la partie
civile.

Des preuves détruites

Aucune analyse n'a pu être faite, le produit a disparu et le
matelas a été jeté aux ordures. Si elle ne conteste pas le caractère "désagréable de
la méthode" 
utilisée par son client, l'avocate de la défense, Me
Marie-Cécile Nathan, a demandé la relaxe. Le prévenu s'est excusé à plusieurs
reprises de leur avoir fait peur, avant de préciser que la présence des Roms ne
le dérangeait pas. "Ce qui me pose problème, ce sont ceux qui ne
respectent pas leur environnement."

De son côté, le procureur a requis une peine de trois
mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende. Le jugement sera rendu le 12 mai prochain.

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