Achats de voix présumés : Dassault porte plainte contre Libé
Selon Libération , qui révèle ce nouveau rebondissement ce
mardi sur son site internet, ce sont des preuves accablantes. Le quotidien a pu
se procurer une liste saisie lors d'une perquisition au domicile de Serge
Dassault le 25 juin dernier. Un listing de 130 noms accompagnés des faveurs
dont auraient bénéficié ces habitants de la ville.
Libération présente une partie de ce document qui évoque
des dons d'argent (de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'euros), du
travail, des formations. Ils tendent donc à prouver que l'homme d'affaire a
bien acheté des voix. L'industriel, qui a dirigé la ville de 1995 à 2009 le nie
depuis le début. Ce tableau détaille donc le montant des dons et possède des
annotations manuscrites. Les initiales SD apparaissent à côté de certains noms, explique le journal.
Ces différents dons datent de 2009. Ils pourraient donc
correspondre à la rémunération des électeurs pour l'élection de 2009 qui avait
vu Jean-Pierre Bechter l'emporter avec 27 voix d'avance.
Système structuré
Selon une source proche du dossier, les juges soupçonnent
un système structuré et pyramidal. Serge Dassault, qui nie les faits, a été
placé en garde à vue la semaine dernière. Il y a un mois, l'actuel maire de
Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, son adjointe Cristela De Oliveira et un
autre intermédiaire présumé, Younès Bounouara avaient été mis en examen tout
comme dernièrement Jacques Lebigre – numéro 2 de l'UMP dans le département – et
Mamadou Kébé, soupçonné d'être un intermédiaire dans l'organisation.
Certains de ces noms, ou
leurs initiales, apparaissent sur les documents que s'est procuré Libération .
Dassault porte plainte
Mercedi, Serge Dassault a annoncé son intention de déposer plainte contre le quotidien pour "atteinte à la présomption d'innocence ".
"La liste en cause ne fait que confirmer le soutien apporté par M. Serge
Dassault, sur ses fonds propres, à la réalisation de certains projets
personnels et professionnels concrets ", a expliqué son avocat Me Pierre Haïk dans un communiqué, rejetant à nouveau
les accusations d'achats de votes.
"Ces aides financières ont toujours été déconnectées de quelque élection
que ce soit, et accordées sans aucune contrepartie, comme M. Serge Dassault a
eu l'occasion de le démontrer lors de sa récente audition ", a-t-il ajouté.
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