Pacte migratoire européen : "Une dégradation de plus de la protection des personnes persécutées chez elles", dénonce Amnesty International France

"Le pacte européen renonce à cette vision humaniste qui devrait être au cœur du sujet", se désole l'ONG.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Claude Samouiller, président d'Amnesty International France, était l'invité à 7h40 mercredi 27 juillet 2022 de franceinfo. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

"C'est une dégradation, une de plus, de la protection des personnes persécutées chez elles" Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, dénonce jeudi 11 avril sur franceinfo le nouveau pacte migratoire européen, adopté mercredi par le Parlement européen.

Parmi les mesures votées, le raccourcissement du délai pour faire une demande d'asile à la frontière. Une ineptie, selon Jean-Claude Samouiller : "Cinq jours, c'est beaucoup trop court pour faire un recours suspensif, c'est une remise en cause du droit international". Les autorités de chaque pays pourront restreindre la liberté de circulation des exilés et décider de leurs conditions d'hébergement, voire de détention, ce que dénonce le président d'Amnesty International France. "Ces personnes peuvent être détenues, y compris les enfants. C'est une remise en cause du droit international des enfants", insiste-t-il.

"Les relocalisations concernent à peine 10% des arrivées"

Le président d'Amnesty International France est également sceptique concernant la solidarité européenne votée mercredi. "Sur le principe, il faut aller vers la solidarité internationale, mais là, c'est un coup de com', c'est insuffisant!" s'emporte-t-il. Les exilés seront répartis entre les différents pays européens pour alléger la charge migratoire des pays côtiers, sauf que "les relocalisations concernent à peine 10% des arrivées" d'après Jean-Claude Samouiller. Les pays qui ne souhaitent pas accueillir de migrants supplémentaires pourront s'acquitter d'une amende de 20 000 euros par personne refusée. "Le pacte européen renonce à cette vision humaniste qui devrait être au cœur du sujet. On ne parle pas d'accompagnement des personnes et des raisons pour lesquelles elles fuient", regrette-t-il. Ces lois doivent commencer à s’appliquer dans deux ans.

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