Depuis la rentrée, les geeks ont enfin un cours juste pour eux au lycée. C'est l'une des grandes nouveautés introduites par la réforme du baccalauréat : un nouvel enseignement, un cours intitulé NSI pour "Numérique et sciences informatiques". C'est l'une des douze spécialités qui remplacent les anciennes séries S, L et ES. 8% des élèves de première ont choisi cet enseignement qui n'est proposé que dans une partie des établissements. Des débouchés pour leur avenirAu lycée Molière à Paris, une vingtaine d'élèves, surtout des garçons, suivent le cours d'Éric Buonocore, professeur de technologie au collège qui enseigne cette nouvelle spécialité au lycée. "Aujourd'hui, on a commencé à voir un peu de programmation de page web", décrit l'enseignant.On va aussi apprendre de l'algorithmique et la programmation d'objets embarquésÉric Buonocoreà franceinfoDans cette promotion qui essuie les plâtres, il y a des geeks qui expliquent être "plus à l'aise avec un écran qu'avec une feuille", mais aussi des adolescents qui anticipent. Oscar explique qu'il s'est lancé dans cette filière parce que "pour les études supérieures, pour les écoles d'informatique par exemple, ils vont rechercher principalement les personnes qui auront choisi cette matière."Alexandre s'est lui rendu compte que "tout le monde travaille sur informatique". "Ma mère travaille dans la comptabilité, mon père est ingénieur dans le bâtiment et ils ont dû faire des formations spéciales en informatique. Autant prendre cette matière, ça ira plus vite !", explique-t-il, persuadé que cela pourra lui servir "pour tout et n'importe quoi". La spécialité "Numérique et Sciences Informatiques" est l'une des douze spécialités qui remplacent les anciennes séries S, L et ES (ici, un exercice proposé dans une classe du lycée Molière, à Paris.) (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE) Toujours pas de wifi au lycéeLe numérique fait parti de la vie quotidienne pour cette génération d'élèves. Mais ces jeunes ont encore beaucoup à apprendre, d'après leur enseignant. "Ils vont savoir paramétrer leur téléphone portable, ça ne leur pose aucun souci. Par contre, ils ne comprennent pas forcément ce qu'il se passe à l'intérieur." Dès qu'on commence à toucher un peu aux aspects techniques, les élèves sont peu autonomes.Éric Buonocoreà franceinfoÉric Buonocore a d'ailleurs quelques inquiétudes face à ce programme assez exigeant, car "si les élèves n'ont pas une certaine facilité avec les mathématiques, ils risquent de rencontrer des difficultés en cours d'année".Pour l'instant, sa préoccupation est d'ordre technique. "Aujourd'hui, on est câblés, mais il n'y a pas de wifi. Il va falloir qu'on fasse de la programmation d'objets connectés, sans wifi. Cela n'a pas beaucoup de sens. L'intérêt va être assez limité cette année", raconte-t-il. Il va falloir que le wifi arrive vite, en tout cas avant l'épreuve du bac. Le reportage franceinfo d'Alexis Morel écouter